Côte-d’Ivoire: le PPA-CI, le PDCI et alliés interdits de manifester jusqu’à la fin de l’année

Le gouvernement durcit les restrictions sur les manifestations à huit jours du scrutin

À une semaine de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les autorités ont décidé de resserrer l’étau autour des mouvements politiques d’opposition.

Vendredi 17 octobre, un arrêté conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Défense a interdit, pour une durée de deux mois, toute manifestation ou meeting organisé par des partis politiques — à l’exception des cinq candidats officiellement en lice pour le scrutin du 25 octobre.

Cette mesure vise directement les deux principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), dont les leaders, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ont été écartés de la course par le Conseil constitutionnel.

Les deux partis, réunis au sein du Front commun, avaient appelé leurs militants à descendre dans la rue pour protester contre la candidature du président sortant Alassane Ouattara à un quatrième mandat.

Les rassemblements organisés ces derniers jours à Abidjan, Dabou, Bonoua et Daloa ont été durement réprimés. Selon le procureur de la République, Oumar Braman Koné, environ 700 personnes ont été arrêtées en une semaine.
Jeudi, 26 manifestants ont déjà été condamnés à trois ans de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ». Une centaine d’autres seront jugés à Abidjan le 22 octobre.

Le procureur a affirmé que l’exploitation de téléphones portables saisis lors des arrestations aurait révélé « des appels à des actes assimilables à du terrorisme », comme la destruction de bâtiments publics ou de commerces.

De son côté, Amnesty International a dénoncé une répression disproportionnée et rappelé que « les interdictions générales de manifester sont contraires aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire ».
Le gouvernement, par la voix du ministre de la Justice Sansan Kambilé, a répondu que ces restrictions visaient à préserver « la sécurité nationale et l’ordre public », estimant que certaines manifestations récentes avaient « un caractère subversif ».

Face à Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et grand favori du scrutin, quatre candidats restent en lice :

Jean-Louis Billon, ancien ministre et dissident du PDCI ;

Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame ;

Ahoua Don Mello, ancien ministre et ex-proche de Laurent Gbagbo ;

et Henriette Lagou, candidate indépendante déjà en lice en 2015.

Alors que la tension politique monte à Abidjan, la société civile et les observateurs internationaux appellent au calme et à des élections libres et transparentes.

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