Cameroun: Issa Tchiroma Bakary, celui qui s’apprête à donner le coup de grâce au régime Biya

L’homme qui ose défier Paul Biya

L’ancien ministre et figure politique du Nord-Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, s’impose comme la principale surprise de l’élection présidentielle du 12 octobre. À 79 ans, celui qui fut longtemps un fidèle du régime de Paul Biya affirme être arrivé en tête du scrutin, face à un président âgé de 92 ans et à bout de souffle après plus de quatre décennies au pouvoir.

Alors que les résultats officiels sont attendus au plus tard le 26 octobre 2025, le Cameroun vit un moment inédit de son histoire politique. Pour la première fois depuis le légendaire John Fru Ndi en 1992, un candidat semble avoir sérieusement ébranlé le pouvoir du chef de l’État, pilier d’un système verrouillé depuis 43 ans.

Le régime de Paul Biya, souvent qualifié de gérontocratique, s’appuie depuis des décennies sur un mélange de clientélisme, de tribalisme politique et de répression, que d’aucuns surnomment désormais le « biyayisme ». Ce modèle s’essouffle, miné par la lassitude populaire, la montée des inégalités et la contestation d’une jeunesse de plus en plus exigeante.

Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication et longtemps considéré comme un homme du sérail, n’était pas attendu sur ce terrain. Pourtant, sa candidature a mobilisé bien au-delà de son fief de Garoua, dans la région du Nord, où il jouit d’une solide base populaire.
Rencontré la veille du scrutin dans sa résidence familiale, le candidat s’est dit lui-même surpris par l’ampleur du soutien qu’il reçoit : « Je sens une soif de changement que je n’avais jamais perçue auparavant », aurait-il confié à la presse.

Son discours, articulé autour du renouveau, de la dignité et de la fin du système Biya, a trouvé un écho inattendu dans tout le pays. S’il venait à confirmer son avance, Issa Tchiroma incarnerait un tournant historique pour le Cameroun : celui de la transition politique par les urnes, après plus de quatre décennies de pouvoir personnel.

Reste à savoir si les institutions, profondément inféodées au pouvoir sortant, reconnaîtront ce verdict populaire. En attendant, Garoua et le Nord célèbrent déjà leur « fils du peuple », symbole d’un possible basculement dans l’histoire contemporaine du Cameroun.

Cameroun: Issa Tchiroma revendique la victoire et appelle le pouvoir à reconnaître le verdict des urnes

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