Prao Yao séraphin
La Côte d’Ivoire a enregistré une croissance moyenne du PIB réel de 6,5 % entre 2021 et 2023 et a atteint 6 % en 2024, bien au-dessus des moyennes mondiales (2,8 %) et régionales (3,2 %). Mais la Côte d’Ivoire peine à concrétiser sa transformation structurelle en raison de plusieurs freins majeurs, notamment la faible modernisation de son appareil productif et de sa productivité, ainsi que le développement limité des chaînes de valeur. En effet, la transformation structurelle de l’économie ivoirienne reste donc inachevée, et la création d’emplois formels, mieux rémunérés et socialement protégés, progresse à un rythme insuffisant pour absorber la forte croissance démographique. Or, un pays comme la Malaisie, ayant pratiquement les mêmes ressources naturelles similaires à Côte d’Ivoire a réussi une transformation structurelle de son économie. La réussite malaisienne mérite donc d’être étudiée non seulement parce qu’elle nous donne une recette de prospérité économique, mais aussi parce qu’elle nous apprend à vivre ensemble, dans la tolérance, le respect, le partage d’une humanité commune et la coordination des efforts vers des buts communs. Dans les lignes qui suivent, nous présentons dans un premier les ressemblances entre l’économie ivoirienne et l’économie malaisienne. Dans un second temps, les dissemblances entre les deux économies et dans un troisième temps, les leçons à tirer du modèle malaisien.
LES RESSEMBLANCES ENTRE L’ECONOMIE IVOIRIENNE ET L’ECONOMIE MALAISIENNE
Les deux pays ont connu la colonisation
La Malaisie a connu une longue période de colonisation par plusieurs puissances européennes, principalement les Portugais, les Hollandais et les Britanniques. Le processus de colonisation a commencé avec les Portugais en 1511, a vu les Hollandais prendre le relais en 1641, et s’est concentré sur les Britanniques à partir de 1786, qui ont consolidé leur contrôle jusqu’à l’indépendance de la péninsule malaise en 1957. Pour la Côte d’Ivoire, elle a été une colonie française de 1893 jusqu’à son indépendance en 1960.
Les deux pays possèdent des ressources naturelles similaires
La Côte d’Ivoire produit une grande variété de produits agricoles, tant pour l’exportation que pour la consommation locale. Les produits d’exportation majeurs incluent le cacao (premier producteur mondial), la noix de cajou (premier producteur mondial), le caoutchouc naturel et l’huile de palme. Pour la consommation intérieure, les principales cultures vivrières sont le riz, le maïs, le manioc et l’igname. Le pays possède également des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) notamment découverts en offshore, et des ressources minérales variées comme le diamant, l’or, le fer, le nickel, le manganèse et la bauxite. Le pays dispose également de ressources en bois, en eau et en poisson, ainsi que d’un potentiel en solaire.
La Malaisie possède des produits agricoles comme le palmier à huile, le caoutchouc, et le cacao, mais le pays produit également du riz, des noix de coco, du thé, des ananas et divers fruits et légumes. Le palmier à huile est la culture la plus importante, suivie du caoutchouc qui était historiquement une culture clé. Le pays dépend des importations pour une partie de ses produits, comme le riz, pour la consommation locale. D’autres ressources importantes incluent des gisements de pétrole, de gaz naturel, d’étain, de cuivre, de bauxite et de minerai de fer, ainsi que des vastes ressources forestières et halieutiques.
La Côte d’Ivoire et la Malaisie ont des structures similaires au niveau de la population
La population de la Malaisie en 2025 est estimée à environ 35,98 millions d’habitants. La superficie de la Malaisie est d’environ 330 803 km².La population malaisienne se caractérise par une majorité de jeunes adultes et un vieillissement progressif. En 2024, la population se répartit approximativement en 23 % de moins de 15 ans, 70 % entre 15 et 65 ans, et 7 % de plus de 65 ans. Cette structure démographique évolue, avec une augmentation de l’âge moyen et une proportion croissante de personnes âgées, de 6,2 % en 2000 à 11,1 % en 2020.
Quant à la Côte d’Ivoire, la population ivoirienne est estimée à environ 32,8 à 32,9 millions d’habitants en 2025. Ce chiffre est en croissance, avec un taux d’accroissement annuel estimé à environ 2,43% à 2,73%. La superficie de la Côte d’Ivoire est de 322 463 km². La population ivoirienne est jeune, avec une forte proportion de personnes âgées de moins de 15 ans, qui représentent environ 38 % du total. La classe d’âge de 15 à 65 ans constitue la majorité, soit près de 59 % de la population. La part des personnes de plus de 65 ans est faible, estimée à 3 %.
Des recettes fiscales faibles en pourcentage du PIB
Les recettes fiscales de la Malaisie en pourcentage du PIB sont faibles, estimées entre 15 % et 16 % du PIB. Les recettes totales de l’État étaient d’environ 17,3 % du PIB en 2023, mais ce chiffre inclut des sources autres que les impôts, comme ceux liés aux hydrocarbures. Quant à la Côte d’Ivoire, la pression fiscale de la Côte d’Ivoire était de 13,6 % du PIB en 2023 et devrait passer à 15,8 % en 2026, selon les prévisions. Le taux était de 12,8 % en 2022. Cette augmentation prévue est due à l’évolution positive de la conjoncture économique et aux réformes fiscales mises en œuvre.
Forte dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires
La Malaisie dépend fortement des importations pour sa sécurité alimentaire, important près de 70 % de ses produits alimentaires, notamment du riz, de la viande, et des produits laitiers comme le lait en poudre et concentré. Quant à la Côte d’Ivoire, elle est fortement dépendante des importations alimentaires, notamment pour le riz, la viande, le lait et le poisson, avec des dépenses s’élevant à plus d’un milliard de dollars pour certains de ces produits en 2024.
LES DISSEMBLANCES ENTRE L’ECONOMIE IVOIRIENNE ET L’ECONOMIE MALAISIENNE
Les économies de la Côte d’Ivoire et de la Malaisie diffèrent principalement par leur structure et leur dépendance : l’économie ivoirienne est encore très axée sur l’agriculture (cacao, noix de cajou) et un secteur informel important, tandis que la Malaisie, bien que reconnue pour ses exportations de pétrole et de gaz, a une économie plus diversifiée, avec un secteur manufacturier et des services plus développés, et une part significative de son économie formelle liée aux ressources naturelles.
Un secteur informel faible en Malaisie par rapport à la Côte d’Ivoire
En 2025, le secteur informel reste un pilier majeur de l’économie ivoirienne, représentant plus de la moitié du PIB et plus de 90 % des emplois. Le secteur informel représente près de 40 % du PIB. Le secteur informel en Malaisie représente une part significative de l’économie (environ 29% du PIB, selon Coface), se caractérisant par des travailleurs sans protection sociale, une forte prévalence des petits emplois comme les vendeurs ambulants et une situation vulnérable, notamment face aux crises sanitaires. Le secteur informel englobe diverses activités, allant de la production alimentaire et de la restauration à la vente au détail ambulante.
Des structures économiques différentes
L’économie ivoirienne est très dépendante du secteur primaire, notamment de l’agriculture (cacao, noix de cajou), bien que les secteurs des services et l’industrie soient également présents. Il emploie plus de 45 % de la population active et représente plus de 14 % du PIB. Le secteur secondaire (23,7 % du PIB en 2024) est centré sur l’industrie extractive, l’énergie, l’agroalimentaire et le BTP, et un secteur tertiaire majoritaire (61,6 % du PIB), tiré par les télécommunications, les transports, le commerce et les services financiers.
La Malaisie est quant à elle dotée d’une économie de marché diversifiée : services (59,2% du PIB), industries manufacturières (23,4%), agriculture (6,4%), hydrocarbures et mines (6,2%), et construction (3,6%).
La structure des exportions différentes
Les exportations de la Malaisie sont dominées par les produits manufacturés, notamment les circuits intégrés et autres produits électriques et électroniques, mais le pays est également un exportateur majeur de produits agricoles comme l’huile de palme et de matières premières telles que le pétrole, le gaz naturel et le bois. Ces exportations sont destinées principalement à la Chine, à Singapour et aux États-Unis. Les principaux produits d’exportation de la Malaisie sont : l’électronique et les composants électriques (58 %), les autres produits manufacturés (11 %), l’huile de palme (4 %), ainsi que le pétrole et le gaz (6,6 %). Les principaux clients de la Malaisie sont les États-Unis (20 % de ses exportations), Singapour (18 %), l’Union européenne (14 %) et le Japon (13 %). Les principaux produits d’importation de la Malaisie sont les biens intermédiaires (73 %), dont 36 % pour les composants électroniques destinés à être réexportés, les biens d’équipement (15 %) et les biens de consommation (5,5 %).
Quant à Côte d’Ivoire, la structure de ses exportations est dominée par le cacao (sous ses formes brute et transformée), les produits pétroliers et le pétrole brut, l’or et le caoutchouc naturel. Le cacao est le premier produit d’exportation, à la fois sous forme de fèves (produit primaire) et transformé (19,7 % et 13,7 % respectivement en 2023). Le cajou (noix et amande) est également un produit d’exportation important, avec une part de 6,8 % du total en 2023. Le caoutchouc naturel est un produit primaire majeur, représentant 11,2 % des exportations en 2023. L’or constitue un autre pilier des exportations, représentant 12,8 % du total en 2023.
Une industrialisation avancée en Malaisie par rapport à la Côte d’Ivoire
L’industrialisation en Côte d’Ivoire est un processus en cours, soutenu par des politiques gouvernementales, des investissements et une croissance significative du secteur industriel, qui représentait 22,7 % du PIB en 2024. Les axes majeurs incluent le développement de plateformes industrielles modernes, la transformation des matières premières agricoles et minérales, et une concentration sur la création d’emplois et l’attraction des investissements.
En Malaisie, l’industrie manufacturière est le moteur de la croissance, avec des secteurs comme l’électronique et l’automobile bien développés. le secteur manufacturier jouant un rôle crucial dans cette croissance. Ce secteur est devenu l’un des principaux contributeurs au produit intérieur brut (PIB) du pays, stimulant ainsi la stabilité et la croissance économiques. La Malaisie est réputée pour la solidité de ses industries de l’électronique, de l’automobile, de la chimie et des machines. Ces secteurs attirent d’importants investissements nationaux et internationaux, consolidant ainsi la position de la Malaisie comme pôle manufacturier de premier plan en Asie du Sud-Est.
L’orientation stratégique du gouvernement vers le développement industriel a propulsé la Malaisie à l’avant-garde de l’excellence manufacturière. Avec un portefeuille de produits de plus en plus diversifié, le pays offre d’importantes opportunités de croissance aux entreprises souhaitant investir dans le secteur manufacturier.
Un niveau de vie élevé en Malaisie par rapport à la Côte d’Ivoire
Le PIB par habitant de la Malaisie est considérablement plus élevé que celui de la Côte d’Ivoire. En 2024, le PIB par habitant en Malaisie était d’environ 11 868,36 USD, tandis que celui de la Côte d’Ivoire était d’environ 2 709,90 USD USD en 2024. Le Produit Intérieur Brut (PIB) était de 3,864 milliards USD en 1970 puis de 93,79 milliards USD en 2000 pour se situer à 399,7 milliards USD en 2023. En Côte d’Ivoire, le PIB était de 1,455 milliards USD en 1970 puis de 16,58 milliards USD en 2000 pour se situer à 78,88 milliards USD en 2023. Le taux de pauvreté monétaire en Côte d’Ivoire était de 37,5 % en 2021. Ce taux a diminué par rapport aux années précédentes, passant de 39,5 % en 2018 et 46,3 % en 2015. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de ramener ce taux à moins de 20 % d’ici 2030. Le taux de pauvreté en Malaisie a été officiellement révisé par le gouvernement à 6,2 % en 2022. Cependant, des organismes comme l’ONU estiment que le taux de pauvreté réel pourrait se situer entre 16 % et 20 %.
La stabilité politique en Malaisie et en Côte d’Ivoire présente des différences significatives.
La Malaisie ayant une longue histoire de stabilité politique basée sur un système fédéral multipartite. Le pays est une monarchie constitutionnelle fédérale avec un système parlementaire. Son système politique est marqué par une longue domination d’un parti politique et une coalition. Le pays a maintenu une stabilité politique relative sur de longues périodes, bien que des défis aient émergé. Quant à la Côte d’Ivoire, elle a connu des périodes d’instabilité par le passé. Le climat politique de la Côte d’Ivoire s’est apaisé depuis 2011. La Côte d’Ivoire est une république unitaire avec un système présidentiel. Son système a été marqué par des conflits internes et des transitions politiques mouvementées.
Une importance de l’économie numérique en Malaisie par rapport à la Côte d’Ivoire
L’économie numérique malaisienne est en pleine expansion, avec près de 98 % de la population utilisant Internet et un taux de pénétration de 97,7 % fin 2025. Elle devrait contribuer à 25,5 % du PIB en 2025, grâce notamment à des investissements dans l’intelligence artificielle, l’IA, le commerce électronique, et les infrastructures 5G, soutenus par des plans stratégiques tels que le plan MyDIGITAL et le NIMP 2030.
La Malaisie se classe au dixième rang des pays les plus accros à l’IA , avec un taux de 2,4 millions d’interactions avec l’IA pour 100 000 habitants. Le nombre total de visites sur les plateformes d’intelligence artificielle atteint 888 millions, juste derrière le Pérou, tandis que les outils d’IA représentent 1,09 % de l’utilisation totale.
Au total, le résultat majeur de cette approche duale est que la part de la richesse créée par le secteur du numérique est de 5,2% tandis que sa contribution au PIB de la Côte d’Ivoire est estimée à environ 9%. La Côte d’Ivoire est classée au 13ème rang des pays africains dans le développement numérique en 2025 et 102ème mondial, selon le classement de Digital Planet.
LES ENSEIGNEMENTS MAJEURS À TIRER DE L’ÉCONOMIE MALAISIENNE
Le premier est que le pays a d’abord exploité ses ressources naturelles abondantes
La Malaisie a commencé tout d’abord par développer son secteur agricole ; ce qui lui permit d’assurer sa sécurité alimentaire tout en satisfaisant une population rurale qui était d’environ 85% de la population totale. Les bienfaits ne tardent pas à se manifester comme le montrent, à titre d’exemple, les chiffres suivants : Exportations, à l’échelle mondiale, de 56% de l’huile de palme, de 78% du caoutchouc, de 79% du poivre, de 90% de l’écorce de quinquina, de 73% de coprah, de 16% de thé…
Le second est que par la suite le pays a transformé la société rurale et agricole en une société industrialisée
La Malaisie n’a pas suivi une recette magique pour se développer économiquement : c’est bien un ensemble de facteurs qu’il faut prendre en compte. À la sortie de l’expérience coloniale en 1957, la Malaisie fait preuve d’innovation pour transformer la société rurale et agricole en une société industrialisée.
Les autorités malaisiennes font très vite le choix de diversifier leur économie afin de ne pas tomber dans le piège d’une économie de rente. En effet, une fois le secteur agricole renforcé, la Malaisie changea son fusil d’épaule et se mit en devoir de diversifier son économie et de l’étendre à des secteurs manufacturiers et de service. Aujourd’hui l’agriculture n’emploie que 10% des 16 millions de la population active et ne contribue qu’à environ 8% d’un PIB malaisien de plus de 420 milliards de dollars.
La répartition du PIB est équilibrée entre plusieurs secteurs d’activités : le tertiaire domine (58,3 % du PIB), puis le secondaire (industries manufacturières représentent 24,1 % du PIB) et enfin le secteur primaire (les hydrocarbures/les mines, l’agriculture représentent 11 % du PIB).
Bien avant le secteur agricole vient maintenant l’industrie qui contribue à environ 36% du PIB et emploie environ 27% de la population active (Source Banque mondiale, 2022). La Malaisie se taille une importante part dans la fabrication et l’exportation des semi-conducteurs. Le pays possède deux constructeurs nationaux d’automobile.
Le secteur des services emploie plus de 63% de la population active et contribue à plus de 55% au PIB (Banque mondiale 2022). Ce secteur est également très varié et va des Finances (22ème rang mondial selon le Global Financial Centres Index) au tourisme (plus de 26 millions de touristes en 2019; ce qui fait de la Malaisie l’une des principales destinations touristiques de l’Asie du Sud-est), et ce, en passant par d’excellents services de santé et de transport qui profitent d’une infrastructure parmi les plus modernes du Monde.
Le troisième est que le pays a encouragé les IDE et les investissements en R&D
La politique d’industrialisation de la Malaisie vise aussi à devenir une référence dans la chaîne de valeur. Pour cela, l’État malais se tourne vers les nouvelles industries comme l’aérospatiale ou encore l’intelligence artificielle. Les investissements en R&D (recherche et développement) notamment par le biais d’IDE constituent un secteur en pleine croissance. Le gouvernement malaisien a pris des mesures importantes pour créer un environnement favorable à l’investissement, notamment dans le secteur manufacturier. Plusieurs mesures incitatives et programmes ont été mis en place pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) tout en encourageant la modernisation des industries existantes.
L’un des acteurs clés de la promotion de l’investissement dans le secteur est l’Autorité malaisienne de développement des investissements (MIDA) La MIDA joue un rôle essentiel dans la coordination et la facilitation des investissements en proposant des incitations financières et des services de conseil, ainsi qu’en facilitant les projets industriels. Ces incitations comprennent des exonérations fiscales, des subventions à la recherche et au développement, et d’autres avantages financiers pour les entreprises souhaitant s’implanter ou développer leurs activités en Malaisie.
En outre, le gouvernement malaisien a mis en place diverses politiques visant à encourager l’investissement dans les industries de haute technologie, telles que Industrie 4.0 Cette initiative intègre des technologies avancées comme l’IA, l’IoT et l’automatisation aux processus de fabrication. Cette initiative s’inscrit dans l’objectif de la Malaisie de devenir un leader de la fabrication à haute valeur ajoutée et à la pointe de la technologie.
Le quatrième est que le pays a su compter sur le rôle stratégique de l’État
Il convient également de mentionner le rôle prépondérant de l’État pour expliquer le développement économique fulgurant de la Malaisie. Par le biais de plans quinquennaux, l’État malais expose de manière claire les objectifs économiques à atteindre. L’État joue un rôle économique de premier plan au travers de Government Linked Companies, d’investisseurs institutionnels puissants et de plans quinquennaux qui orientent l’activité économique. Un dispositif conséquent d’aides d’Etat est en place, centré sur le développement de l’industrie 4.0, la transition énergétique, les services, l’industrie électronique et aéronautique, ainsi que les industries de production à partir des ressources naturelles du pays (hydrocarbures, huile de palme, caoutchouc naturel).
Le cinquième est que le pays a œuvré à la réduction des inégalités
Lors de l’indépendance, l’un des défis pour l’économie malaisienne consiste à réduire les inégalités héritées de la colonisation, entre les Malais (aussi appelés les Bumiputera) et les non-Bumiputera (soit par opposition les Malais d’origine chinoise et indienne) : c’est l’orientation de la New Economic Policy inaugurée en 1971 (Lafaye de Micheaux, 2014). En effet, les Malais souffrent d’une mauvaise qualité de vie et les inégalités croissantes avec les autres groupes ethnies n’annoncent rien de bon. Sous l’impulsion de la coalition au pouvoir depuis 1957, composée de l’UMNO (United Malays National Organization), du MCA (Malaysian Chinese Association) et du MIC (Malaysian Indian Congress), dirigée par le Premier ministre Tun Abdul Razak, une politique de discrimination positive est instaurée. Afin de rattraper le niveau de vie des non-Bumiputera, les Malais font l’objet de politiques redistributives et de politiques d’égalité des chances : ils sont notamment favorisés à travers un système de quotas qui leur garantit des places dans l’emploi et l’éducation. C’est un succès sur le plan économique : l’indice de Gini de la Malaisie est passé de 0,50 en 1970 à 0,41 en 2015 d’après la Banque mondiale et aujourd’hui, l’extrême pauvreté a presque disparu.
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