Le RHDP a entamé la campagne de son candidat sur des chapeaux de roues. Aucune loi n’encadrant les budgets de campagne, le pouvoir, à coûts de milliards de nos francs, met le paquet et les petits plats dans les grands.
La logistique est ainsi impressionnante: un jet privé pour le déplacement d’Alassane Ouattara, de nombreux cars et SUV flambant neufs, des millions de tee-shirts, gadgets et casquettes sont à l’effigie d’ADO.
Les éléments de langage ressuscitent la campagne de 2010 avec « ADOSolutions ». Malgré le bilan présumé « inattaquable », tous les discours usent de blandices, des paroles mielleuses pour gagner les cœurs des hésitants et convaincre les convertis.
Ainsi, les promesses électorales ont, à nouveau, le vent en poupe. Par exemple, le chef-lieu de la région du Haut-Sassandra, Daloa, devrait être relié par l’autoroute en provenance de Yamoussoukro, en passant par Bouaflé, capitale de la région de la Marahoué.
Cette nouvelle, saluée par des « ADO, ADO, ADO, ADO », ce 11 octobre à Daloa, représente une broutille à côté du nec plus ultra: les travaux du TGV. En 2010, Alla Nsan (nom de campagne d’Alassane Ouattara) avait promis à ses compatriotes baoulé qu’il s’installerait à Yamoussoukro, le village de Félix Houphouët-Boigny, s’il l’adoubait pour prendre le pouvoir.
L’heure sonne, quinze ans plus tard. Les travaux de ce train à grande vitesse vont alors être lancés, s’il est réélu, pour accélérer ce qu’il n’a jamais commencé: le transfert de la capitale à Yamoussoukro (capitale politique de jure depuis 1987) dont il a annulé le décret de réalisation, pris sous Laurent Gbagbo.
Ouattara est déjà aux prises avec des travaux gigantesques: notamment le tramway d’Abidjan, prévu pour 2020, et l’autoroute du Nord, qui doit atteindre Ferkessédougou, sont toujours en chantier. Et en cinq (2025-2030), comme il promettait de rendre le pays émergent en un mandat (2010-2015), il s’engage à ouvrir d’autres chantiers herculéens.
C’est pourquoi le président français Jacques Chirac disait que « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ».
F. M. Bally
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