Le climat politique se durcit à deux semaines du scrutin présidentiel.
Treize militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), formation historique dirigée par Tidjane Thiam, ont été inculpés pour « complot contre l’autorité de l’État » et « troubles à l’ordre public », selon leur avocat Me Sosthène Touré. Ces arrestations, intervenues le 7 octobre 2025, s’inscrivent dans un contexte préélectoral marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition.
Les personnes arrêtées auraient été interpellées dans le cadre de la marche interdite du 4 octobre, organisée conjointement par le PDCI et le PPA-CI de Laurent Gbagbo, pour dénoncer les exclusions jugées arbitraires de plusieurs candidats majeurs — dont Thiam et Gbagbo — de la présidentielle du 25 octobre.
L’un des inculpés aurait été arrêté par erreur, n’appartenant pas au PDCI, selon leur avocat.
Le député Jean-Chrysostome Blessy, également avocat et cadre du PDCI, dénonce une volonté du régime « d’embastiller tous nos militants pour empêcher toute contestation du quatrième mandat illégal et inconstitutionnel d’Alassane Ouattara ».
Pour leur part, les autorités ivoiriennes affirment que ces procédures sont strictement judiciaires et dénuées de tout mobile politique, assurant qu’elles relèvent d’« enquêtes régulières ».
Cette vague d’arrestations survient alors que le pouvoir a interdit toute marche ou réunion contestant les décisions du Conseil constitutionnel, lequel a validé la candidature d’Alassane Ouattara, estimant que la Constitution de 2016 avait « remis les compteurs à zéro » sur la limitation du nombre de mandats.
Au total, cinq candidats restent en lice :
Alassane Ouattara, président sortant ;
Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ;
Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame ;
Ahoua Don Mello, ancien ministre de Gbagbo ;
Henriette Lagou, candidate indépendante.
Avec AFP
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