
Le Syndicat National des Agents de l’OCPV (SYNA-OCPV) a lu avec beaucoup de déception, mais aussi avec beaucoup d’indignation, les affirmations du Directeur Général de l’OCPV dans un article publié sur le site Nasopresse.com le dimanche 5 octobre 2025 et intitulé : <<Côte d’Ivoire/Prétendu détournement de 736 millions à l’OCPV/ Le Directeur Général Adou Bernard dit sa part de vérité>>.
Sauf que, dans la part de vérité du Directeur Général, le SYNA-OCPV relève beaucoup de manipulations, de contre-vérités et de diffamation gratuite envers d’honnêtes cadres très respectés et appréciés dans l’institution pour leur intégrité morale, leur forces de travail, qu’il serait difficile pour nous de laisser passer sous silence.
1) Confirmation des faits de détournement.
Le Directeur Général vient d’avouer enfin dans son droit de réponse qu’il a effectivement transféré des fonds publics qu’il qualifie de reliquats de gestion sur le compte de la MUFA-OCPV. C’est au total 267,8 millions selon ses propos qui ont été virés. Sauf que la réalité de ce montant évoqué reste à vérifier. En effet selon l’arrêté interministériel, des accessoires de salaires sont attribués à chaque agent dès sa prise de fonction. Ces fonds n’emanent pas des ressources propres dont le DG n’a jamais rendu compte au personnel, mais de la solde pour compenser le traitement des agents dans un EPN. C’est pourquoi son exécution est encadré par un arrêté interministériel. Mais en lieu et place de l’exécution intégrale de cet ‘arrêté interministériel, le DG s’est permis de prendre plutôt une décision solitaire et illégale pour en faire une règle au détriment des textes légaux. Dans cette facheuse decision, le Directeur se donne le droit de bloquer les accessoires de salaires des agents durant une année entière sans rappel. Nous signalons que ce ne sont pas des primes. Mieux, comme le clarifie l’arrêté interministériel, ce sont des paiements mensuels. Mais le Directeur s’est donné le droit de bloquer les salaires de tout nouvel agent durant une année sans rappel. En plus de ces retenus annuels, des ponctions illégales sont appliquées sur le peu qui est attribué sous prétexte de gestion rigoureuse dans laquelle lui seul trouve son compte. C’est le cumul de ces fonds illégalement confisqués dans l’exercice budgétaire qui constitue pour lui des « reliquats budgétaires . » C’est malheureusement cette mesure illégale et illegitime que denonce le Syndicat.
Alors des interrogations pertinentes se posent :
De quoi parle exactement le Directeur Général ? C’est quoi un reliquat de prime dans le système de gestion des finances publiques ? Quels sont les textes de la loi des finances qui autorisent le reversement sur un compte privé de fonds publics destinées à la rémunération du personnel ? Depuis quand le Directeur de l’OCPV s’es-il accordé avec les agents pour des prélèvements devant servir à un projet immobilier ? Depuis quand a-t-il déjà parlé d’un projet immobilier avec les agents ? Les fonctionnaires à qui on a privé douze (12) mois d’accessoires de salaires avaient-ils l’information que ce délai d’observation imposé était fait pour leut construire des maisons ? Avaient-ils donné leur accord à cet effet ? Le non-voyant YAO Kouassi avait-il été informé que les trois cent mille (300.000) francs qui lui étaient régulièrement retirés dans sa maladie devaient servir à lui construire un logement ? Monsieur YAO Kouassi avait-il alors donné son accord pour que cela soit ainsi fait au détriment de sa santé ? Poutquoi c’est seulement maintenant alors que le SYNA-OCPV demande des enquêtes sur des suspicions de détournement de fonds que les agents découvrent subitement, et en plus dans la presse, que le Directeur Général a pour eux un projet immobilier depuis 2021 ? Sur combien de temps le Directeur prévoyait encore de prélever chaque agent et à hauteur de combien pour commencer la construction de ces maisons ? Quels textes mêmes autorisent les prélèvements sur les accessoires de salaires ? De quelle transparence parle-t-il à cet effet ?
Le Directeur Général tente tout simplement de faire diversion faute d’arguments aussi bien administratifs que juridiques pour justifier la légalité des versements qu’il dit avoir fait sur le compte de la mutuelle.
2/ Concernant la prime exceptionnelle d’incitation, le SYNA-OCPV constate que le Directeur a évité d’évoquer cette prime dont des preuves du reversement sur le compte de la MUFA-OCPV existent. Le SYNA-OCPV a rapporté ces preuves dans un courrier en date du 21 août 2025 auquel le Directeur Général n’a jamais répondu.
3/ Concernant les mesures imposées par sa décision sur l’arrêté interministériel, le SYNA-OCPV constate que le Directeur Général dit tout, sauf de citer le moindre texte qui l’autorise à :
– Modifier la date d’effet de l’arrêté par une décision
– Faire disparaître les accessoires de salaires de fin juin 2020
– Retirer douze (12) mois d’accessoires de salaires à tout nouveau fonctionnaire
– Retirer l’indemnité de transport des contractuels pendant leur départ en congé annuel
– Faire des prélèvements au paiement des accessoires de salaires, même aux malades malgré la présentation d’un certificat médical
Pour le SYNA-OCPV, le Directeur Général manque réellement d’arguments.
Le SYNA-OCPV rappelle qu’au départ, pour justifier la légalité de sa décision, il affirmait l’avoir prise de commun accord avec les agents. Ce à quoi ces derniers ont répondu que c’était faux.
4/ Concernant le cas du fonctionnaire non-voyant YAO Kouassi, le SYNA-OCPV précise que son organisation n’a jamais parlé du salaire de ce dernier. D’autre part, le SYNA-OCPV note que le Directeur Général explique le retrait régulier de trois cent mille (300.000) francs des accessoires de salaires du non-voyant et diabétique YAO Kouassi par une raison administrative. Mais tout en se gardant toutefois d’évoquer cette raison administrative qui autorise un directeur à priver un grand malade de moyens pour se soigner, même sur communication de son certificat médical. Le malheureux Yao Kouassi est décédé sans argent pour se soigner.
5/ Concernant la Présidente de la MUFA-OCPV, le SYNA-OCPV note les affirmations du Directeur Général prétendant que la présidente de la mutuelle a été remplacée, la qualifiant d’ex présidente. Mais chose curieuse, il ne donne pas le nom du nouveau président de la MUFA-OCPV, ni la date à laquelle celui-ci a été élu, encore moins la date de l’assemblée générale pendant laquelle il a été élu.
La vérité que le Directeur a refusé de dire, c’est que la présidente récemment réélue en décembre 2024 avec 92% des voix des travailleurs pour un mandat de 3 ans, a subit tout une cabale de destitution savamment montée dans le but de positionner un poulain et contrôler le compte de la mutuelle. Ce que les agents et le Syndicat refusent d’adouber. Des tentatives de déstabilisation sont régulièrement menées, avec une pression et un harcèlement des agents pour obtenir d’eux des pétitions pour réclamer l’élection d’un nouveau président. Que veut la direction générale de l’OCPV dans la vie d’une association privée ? Tous les mutualistes de la Mufa-ocpv ne se reconnaissent qu’en la présidente actuelle, Mme Konan, appréciée de tous. Elle reste et demeure jusqu’à preuve du contraire, la présidente, seule signataire sur le compte de la mutuelle. Toutes les tentatives de la direction générale pour la démettre en violation des textes de la mutuelle ont échoué.
Enfin, le Directeur affirme que la présidente a refusé d’appliquer certaines procédures internes et s’est ensuite rapprochée du syndicat dans une logique de règlement de compte. De quelles procédures internes s’agit-il ? Pourquoi le Directeur est-il tant focalisé sur la mutuelle dont les textes ne lui prevoient aucun rôle ? De quel règlement de compte il est question ? Le Syndicat et la mutuelle, dans tous les services, sont deux organisations du personnel liées. En quoi l’entente entre le SYNA-OCPV et la MUFA-OCPV dérange le Directeur Général ?
6/ Concernant le recours du SYNA-OCPV déposé au Conseil d’Etat, le SYNA-OCPV n’est pas étonné de la manipulation du Directeur Général tendant à faire croire coûte que coûte que ce recours a été rejeté. Le dire ainsi fait partie depuis toujours de sa stratégie de masquer la vérité et montrer à l’opinion que le Conseil d’Etat a légalisé sa décision contestée par le syndicat. Pourtant, le Directeur a bel et bien aussi reçu la décision d’irrecevabilité prononcée par le Conseil d’Etat. Et il n’est pas sans savoir la différence entre l’annulation, le rejet et l’irrecevabilité. Le recours du SYNA-OCPV n’a jamais été rejeté. Jamais. Le recours du SYNA-OCPV a été déclaré irrecevable pour n’avoir pas respecté le délai de dépôt de 60 jours à compter du dépôt du recours administratif au Ministre, comme prévu par l’article 74 des textes du Conseil d’Etat. Le recours a donc été déclaré irrecevable pour vice de procédure (vice de forme) et non rejeté comme on essaie vainement de manipuler l’opinion face à la peur des remboursements. Le SYNA-OCPV a d’ailleurs communiqué la décision d’irrecevabilité aux autorités administratives.
7/ Concernant les propos rappelés dans ses courriers au Premier Ministre, le SYNA-OCPV se dit grandement surpris d’apprendre que le Directeur Général nie les avoir tenus.
8/ Concernant le pointeur digital, le SYNA-OCPV ne s’est jamais opposé à son installation comme soutient le Directeur. Le SYNA-OCPV a juste demandé que son installation respecte la réglementation telle que prévue par l’ARTCI. D’ailleurs, la Directrice Générale de cette structure, devant le non respect par l’OCPV des dispositions réglementaires en la matière, n’a pas manqué, dans un courrier en date du 11 novembre 2024 adressé au Directeur Général de l’OCPV, d’écrire ceci : <<L’ARTCI constate ainsi la violation flagrante de la Loi n° 2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel et le mépris des mesures interdisant aux structures du secteur public et privé, ainsi qu’aux particuliers l’utilisation de la biométrie comme moyen de contrôle de présence et de l’accès de base employés. Par conséquent, L’ARTCI entend utiliser tous les moyens de droit pour faire respecter la Loi n° 2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel>>.
En définitive, le SYNA-OCPV voit dans les affirmations du Directeur Général un homme bien décidé à jouer son va-tout pour éviter les remboursements à la suite d’une décision qu’il a prise en se référant sûrement à son titre, et non pas aux lois. Le SYNA-OCPV reste pour sa part serein, ses revendications étant soutenues par les textes qui régissent le fonctionnement normal de l’administration publique. Le SYNA-OCPV réaffirme son engagement à aller jusqu’au bout dans cette affaire pour défendre et protéger les droits et les intérêts des travailleurs.
C’est pourquoi le SYNA-OCPV appelle à l’ouverture urgente des enquêtes qui aideront également à répondre à d’autres questions comme celles-ci :
– Qu’en est-il de la gestion des ressources propres de l’OCPV ?
– Qu’en est-il de la gestion des Autorisations Préalables à l’Exportation ? Sur quels comptes sont-elles versées ?
– Y’a-t-il des agents à l’OCPV dont les noms ne figurent pas sur la liste du personnel ?
– Y’a-t-il des agents dont les accessoires de salaires sont plutôt payés sur le compte de la mutuelle à la demande de la direction ? Si oui, pourquoi ?
– Les accessoires de salaires de Monsieur YAO Kouassi, continuent-ils d’être payés après son décès ? Si oui, qui les reçoit ?
– Dans quel compte public est logé le fonds de garantie régulièrement prélevé sur les ressources propres ?
Le SYNA-OCPV
Commentaires Facebook