Laurent Gbagbo et le paysage politique ivoirien : influence, stratégies et implications pour le PDCI-RDA

En Côte d’Ivoire, le FPI historique demeure fragmenté, avec plusieurs tendances et structures autonomes reflétant à la fois des héritages idéologiques et des rivalités personnelles. Malgré cette dispersion, Laurent Gbagbo reste la figure centrale de sa mouvance et, plus largement, du paysage politique ivoirien depuis quatre décennies. Son influence dépasse largement le cadre de son parti, lui permettant d’occuper un espace stratégique face au président Alassane Ouattara et de peser sur les alliances préélectorales.

Certains observateurs estiment que sa stratégie électorale est double. D’une part, il soutiendrait Don Mello comme candidat principal, consolidant ainsi une base politique fidèle susceptible de jouer un rôle déterminant lors du second tour de la présidentielle. D’autre part, la candidature de Simone Ehivet Gbagbo pourrait remplir une fonction tactique, en influençant notamment le vote féminin et en créant une dynamique favorable à l’alliance ou à la coalition que Gbagbo privilégie.

Cette configuration soulève également des interrogations sur l’impact de Gbagbo sur le PDCI-RDA, le principal parti allié historique du FPI lors de certaines phases politiques. Selon certains analystes, ses mouvements stratégiques pourraient avoir modifié les équilibres électoraux, complexifiant la lecture des intentions de vote et la formation de coalitions. La capacité de Gbagbo à structurer et influencer le jeu politique à travers différentes « tentacules » illustre la puissance et la flexibilité de son leadership dans un contexte ivoirien marqué par la compétition multipartite et les enjeux régionaux.

En définitive, Laurent Gbagbo apparaît comme un acteur incontournable, capable de naviguer dans un FPI fragmenté tout en influençant le paysage politique national et en anticipant les stratégies des autres grands partis, dont le PDCI-RDA, qui se retrouve sans candidat déclaré pour la présidentielle de 2025. Pour certains observateurs au sein du PDCI-RDA, cette configuration produit un effet paradoxal : elle pourrait, indirectement, renforcer la position du président sortant et valider de facto son quatrième mandat.

L’élection présidentielle de 2025 sera donc révélatrice de l’efficacité de cette approche et de l’impact des choix tactiques de Laurent Gbagbo sur la scène politique ivoirienne.

Hervé Coulibaly avec Sylvie Kouamé

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