Donald Trump annonce un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas : vers la fin de la guerre à Gaza ?

Washington, 9 octobre 2025 — Dans une annonce qui pourrait marquer un tournant historique, le président américain Donald Trump a déclaré mercredi soir qu’Israël et le Hamas avaient accepté la première phase d’un accord-cadre de paix visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza et à libérer les prisonniers des deux camps.

L’annonce a été faite sur le réseau social Truth Social à 23h17 GMT, où Trump a indiqué que « tous les prisonniers seront libérés très prochainement » et qu’Israël procédera à un retrait de ses troupes vers une ligne convenue dans le cadre de l’accord.

« Ce sera la première étape vers une paix solide et durable. Toutes les parties seront traitées équitablement », a écrit le président américain, remerciant les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie pour leurs efforts constants dans ce processus.

Quelques heures plus tôt, lors d’un point de presse à la Maison Blanche, Trump avait confié être prêt à se rendre « dès ce week-end au Moyen-Orient » afin de participer personnellement à la mise en œuvre du plan de paix.


Une initiative diplomatique portée par Washington

L’accord de mercredi s’inscrit dans la continuité du plan en 20 points présenté par Donald Trump le 29 septembre, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Ce document constitue le pilier de la nouvelle stratégie américaine pour mettre fin à la guerre, tout en réaffirmant la centralité de Washington dans les négociations régionales.

Le plan prévoit plusieurs étapes : un cessez-le-feu progressif, la libération des prisonniers israéliens et palestiniens, un retrait partiel des troupes israéliennes, et la mise en place d’une administration intérimaire pour la bande de Gaza, sous supervision internationale.

« Ce n’est qu’un début, mais un début nécessaire », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio, architecte du document, lors de la conférence de presse.


Des zones d’ombre et de fortes réserves

Si cette première phase suscite l’espoir, elle n’efface pas les nombreuses zones d’incertitude qui entourent l’accord.
Selon Marwan Bishara, analyste politique principal d’Al Jazeera, « des désaccords substantiels persistent entre Israël et le Hamas, notamment sur la portée du retrait militaire, le contrôle sécuritaire de Gaza et le sort politique du mouvement islamiste ».

Israël, tout en confirmant son accord de principe, refuse de considérer que la guerre est terminée tant que le Hamas n’aura pas été totalement désarmé. De son côté, le mouvement palestinien exige des garanties écrites pour s’assurer que Tel-Aviv cesse définitivement ses bombardements et retire ses troupes de la bande de Gaza.

« On peut dire que la phase initiale est en bonne voie », estime Bishara. « Mais tout dépendra de la sincérité des engagements et de la capacité de Trump à convaincre les deux parties de franchir le pas décisif. »


Une guerre au bilan humain effroyable

Selon les données compilées par des agences onusiennes et des ONG, plus de 67 000 Palestiniens ont été tués depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, il y a près de deux ans. Les destructions massives ont plongé le territoire dans une crise humanitaire sans précédent, avec des pénuries d’eau, de nourriture, de carburant et de médicaments.

Le conflit a également provoqué la destruction de 60 % des infrastructures de santé et le déplacement forcé de près de 1,5 million de civils, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Du côté israélien, plusieurs centaines de soldats et de civils ont perdu la vie, notamment lors des attaques du Hamas et des combats urbains.


Vers la libération des prisonniers

L’un des points clés de l’accord concerne la libération simultanée des prisonniers. Une source du Hamas a indiqué que les prisonniers survivants seraient libérés dans les 72 heures suivant la validation officielle de l’accord par le gouvernement israélien.

Des responsables israéliens, cités par Haaretz, ont pour leur part évoqué un calendrier débutant samedi, avec un premier échange d’une cinquantaine de prisonniers israéliens contre environ 300 Palestiniens.

Donald Trump a précisé mercredi soir sur Fox News que les libérations devraient être « effectives d’ici lundi », ajoutant que « même les corps des victimes seront restitués à leurs familles ».


Trump, la diplomatie du spectacle

Cette annonce marque la plus grande percée diplomatique du mandat actuel de Donald Trump, huit mois après son retour à la Maison Blanche. Le président américain, connu pour sa diplomatie directe et médiatique, semble vouloir imposer sa marque sur le dossier du Proche-Orient, à la veille de l’élection présidentielle américaine de 2026.

En 2020 déjà, Trump s’était targué d’avoir favorisé les Accords d’Abraham, qui avaient permis la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Cette fois, il espère aller plus loin, en obtenant la fin d’une guerre considérée comme génocidaire par plusieurs organisations internationales.

« Je ferai tout pour que la paix revienne enfin dans la région », a-t-il déclaré avant de quitter la salle de presse. « Les peuples israélien et palestinien méritent mieux que la guerre. »


Un fragile espoir de paix

Si la communauté internationale salue cette première étape, de nombreux analystes appellent à la prudence. L’histoire récente des négociations israélo-palestiniennes est jalonnée d’accords prometteurs vite rompus.

Pour autant, la dynamique actuelle pourrait ouvrir une fenêtre diplomatique rare, dans un contexte où les États-Unis cherchent à restaurer leur leadership mondial face aux puissances émergentes, notamment la Chine et la Russie.

La réussite de ce plan dépendra de la capacité des acteurs à transformer la trêve en paix durable, un défi qui, depuis des décennies, échappe à tous les médiateurs.


Elizabeth Melimopoulos
(Correspondante à Washington pour Al Jazeera / adapté par la rédaction de Connectionivoirienne.net)

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