C’est Halloween avant l’heure à l’Élysée. Mais ceux qui frappent à la porte ne réclament ni bonbons ni friandises : ils exigent des comptes. « C’est cohabiter ou démissionner », résume froidement un fidèle du président. L’ambiance est lourde, le pouvoir chancelle. Emmanuel Macron, acculé, a tenté une ultime manœuvre : demander lundi 6 octobre à son Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, de poursuivre des négociations de la dernière chance pendant 48 heures. En vain.
La stratégie de temporisation du chef de l’État s’est retournée contre lui. Loin d’apaiser les tensions, elle a attisé la défiance jusque dans son propre camp. L’exécutif, déjà fragilisé par les crises successives — réforme des retraites, inflation, fractures sociales —, est désormais pris dans une spirale politique sans issue.
Lundi soir, Gabriel Attal, sur le plateau de TF1, a dénoncé « une forme d’acharnement à vouloir garder la main », sous-entendant que le président devait accepter de partager le pouvoir. Le lendemain matin, Édouard Philippe, plus tranchant encore, a franchi le Rubicon. Sur RTL, le chef d’Horizons a appelé Emmanuel Macron à organiser « une élection présidentielle anticipée » après l’adoption du budget 2026, estimant qu’il fallait mettre fin à « l’affaissement de l’État » et « partir de façon ordonnée ».
Une telle sortie, venant d’un ancien Premier ministre, acte une rupture profonde entre Macron et une partie de sa majorité. Depuis la contestée réforme des retraites, le président n’a cessé d’accumuler les revers. On a vu Élisabeth Borne appelée à retirer la réforme, puis Sébastien Lecornu demander à Bercy d’en suspendre l’application. Autant de signaux d’un pouvoir en décomposition lente.
Aujourd’hui, à Paris, le sentiment domine que le quinquennat est déjà terminé. Le président, de plus en plus isolé, joue son dernier acte politique. À l’Élysée, certains parlent déjà d’une démission inévitable.
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