Présidentielle 2025 : les réactions des grands opposants suscitent controverse

Présidentielle 2025 : la colère injustifiée des ‘’grands opposants’’

Ce qui me fascine dans cette année électorale, c’est l’ire injustifiée de Laurent
Gbagbo et de Tidjane Thiam, candidats recalés par le Conseil Constitutionnel pour
avoir fourni des dossiers irrecevables.

Bien avant l’ouverture de la campagne de dépôt des dossiers de candidature, ils
savaient fort bien que la loi constitutionnelle et le code électoral ne leur donnaient
aucune possibilité de concourir. Cependant, cela ne les empêcha point de gaspiller
leur énergie, et celle de leurs partisans, à sillonner le pays pour engranger des
milliers de parrainages tout à fait inutiles. Munis de cette base de données, ils ont
déposé leurs ‘’dossiers de candidature’’.

On se demande ce qu’ils espéraient en menant cette démarche. Renvoyés à vide
par le Conseil Constitutionnel, ils crient à l’exclusion. Mais où est l’exclusion ? Si un
candidat potentiel n’a pas été inclus, dans dès le départ, dans la liste électorale, on
ne peut parler d’exclusion si son dossier fantoche est rejeté légitimement. On ne
peut exclure, par définition, quelqu’un qui n’était pas inclus dès le départ. Laurent
Gbagbo n'est plus inclus dans la liste électorale depuis 2020. Si son dossier de
candidature est rejeté, c’est simple logique. Monsieur Thiam a été radié de la liste
électorale depuis le mardi 22 avril dernier. En août, il dépose un dossier de
candidature à l’élection présidentielle d’octobre. Pour un homme qui fut premier
partout en Côte d’Ivoire et dans le monde, académiquement parlant, selon lui-même
et ses partisans, il est suffisamment intelligent pour savoir que son dossier valait
zéro. Cependant, il l’a déposé en espérant, semble-t-il, qu’il serait validé par le
Conseil Constitutionnel.

Rejeté en toute logique, il crie lui aussi à l’exclusion et se met en colère. Je me
demande où nous sommes. Si ces deux messieurs étaient régulièrement inscrits
sur la liste électorale, donc inclus dès le départ, ils seraient sans doute fondés à crier
à l’exclusion. Mais on n’exclut point ce qui n’avait pas été inclus précédemment.
Leur colère est tout à fait injustifiée dès lors.

En plus de ces considérations d’ordre juridique, il y a la question des parrainages
citoyens insuffisants du candidat Gbagbo. Si même il avait été inclus sur la liste
électorale, si plusieurs milliers de ses parrainages citoyens avaient été invalidés, il
serait encore éliminé. Les candidats retenus ont exécuté une bonne besogne à ce
niveau, en prenant toutes les mesures rigoureuses pour recueillir des parrainages
inattaquables, passés au peigne fin. Leurs informaticiens ont travaillé avec sérieux,
de jour et de nuit, pour éviter les doublons, et les parrainages creux, ainsi que ceux
qui ne fournissaient pas de numéros de carte d’identité ou d’électeur valides.
Simone Ehivet Gbagbo, Jean-Louis Billon et Ahoua Don Mello sont de ceux-là. À
présent, on les rebaptise comme des traîtres, des Judas, des faire-valoir, qui veulent
accompagner Ouattara et son quatrième mandat. On les exhorte à se retirer du
processus électoral. Inflexibles, ces derniers restent insensibles à ces cris. En
vérité, je ne vois aucune raison pour qu’ils renoncent à leurs ambitions
présidentielles en solidarité avec des candidats recalés, dont l’égo est si énorme

qu’ils pensent que sans eux, le pays devrait cesser de tourner ; des gens qui
pensent qu’ils sont plus importants que la nation.

Ils estiment que le ‘’peuple’’ est réduit à leurs seuls partisans. Ceux qui aiment le
président Ouattara sont sans doute des martiens. Depuis leurs salons ou leur lieu
d’exil volontaire, ils appellent leurs militants ‘’le peuple de Côte d’Ivoire’’, et clament
qu’il n’y aura pas de quatrième mandat en Côte d’Ivoire. Je me demande quels sont
les outils dont ils disposent pour s’y opposer. Mais on verra bien comment ils
comptent s’y prendre pour empêcher ou l’élection présidentielle du 25 octobre, ou la
victoire potentielle de M. Ouattara, tout en n’étant point candidats eux-mêmes. Le
néant peut-il annihiler l’existant ? L’absent peut-il faire disparaître le présent ?
En définitive, la rhétorique de ces candidats recalés – et non point exclus – est tout
simplement irresponsable. Pour autant, la menace qu’ils font planer sur la paix
sociale n’est que chimère. En réalité, ils ne peuvent rien, et ils ne le savent que trop
bien. Ils parlent haut et fort, pour tenter de faire trembler le pouvoir, et pour
galvaniser les plus irréductibles de leurs partisans. Et c’est de bonne guerre !

Dr Famahan SAMAKÉ

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