Côte d’Ivoire : La liberté d’expression en péril ? (Tribune)

Par Stéphane Kool

Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar, a récemment annoncé la fin de la « récréation » en matière de dérives sur les réseaux sociaux. Il a précisé que désormais, les administrateurs de pages et de sites pourraient être tenus responsables des contenus publiés sur leurs plateformes. Cette déclaration soulève des interrogations sur l’équilibre entre la lutte contre les abus en ligne et la préservation de la liberté d’expression.

La liberté d’expression est un droit fondamental garanti par la Constitution ivoirienne. Toutefois, ce droit n’est pas absolu et peut être limité pour protéger l’ordre public, la sécurité nationale et les droits d’autrui. Ainsi, il est légitime pour les autorités judiciaires de prendre des mesures pour lutter contre les discours de haine, la désinformation et les incitations à la violence sur les réseaux sociaux.

Cependant, la responsabilité des administrateurs de pages et de sites doit être encadrée de manière claire et précise. Il est essentiel que les mesures prises ne conduisent pas à une censure excessive ou à une restriction injustifiée de la liberté d’expression. Les administrateurs ne doivent pas être tenus responsables de manière systématique pour tous les contenus publiés par les utilisateurs sur leurs plateformes. Une approche équilibrée est nécessaire pour garantir la liberté d’expression tout en protégeant la société contre les abus en ligne.

Dans ce contexte, il est crucial que les autorités judiciaires, les professionnels des médias et les acteurs du numérique collaborent pour élaborer des lignes directrices claires et transparentes concernant la responsabilité des administrateurs de pages et de sites. Cela permettra de prévenir les abus tout en préservant les principes démocratiques fondamentaux

Stéphane Kool

Intelligence marketing advisor

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