Depuis même avant la finale de la dernière Ligue des Champions de l’UEFA, une partie de la presse française préparait déjà le sacre d’Ousmane Dembélé. Et voilà que la prophétie s’est réalisée : l’ailier du Paris Saint-Germain a été désigné Ballon d’Or 2025. Mais une question s’impose : le Ballon d’Or, longtemps perçu comme la plus prestigieuse récompense individuelle du football, n’est-il plus qu’un trophée de circonstance ?
La stupeur a gagné nombre d’observateurs. Car si Dembélé est reconnu pour sa technique, sa vitesse et ses fulgurances, son irrégularité chronique et son influence limitée sur les grandes compétitions interclubs et internationales fragilisent la légitimité de cette consécration.
Tout se passe comme si, à chaque occasion, le Paris Saint-Germain – et, par ricochet, la France (Le Qatar)– devait absolument inscrire son nom au palmarès. Après les sacres controversés de Lionel Messi lors de son passage à Paris, déjà jugés par certains plus politiques que sportifs, voici désormais Dembélé qui profite de cette dynamique.
Le malaise est profond. Ce trophée, censé récompenser le meilleur joueur au monde sur une saison, semble s’incliner devant des logiques médiatiques, politiques et économiques. À l’heure où chiffres, régularité et titres collectifs devraient primer, il se laisse séduire par l’image, le marketing et le poids de certains clubs sous influence.
Pourtant, le football regorge de candidats plus légitimes : Jamal Musiala ou Harry Kane au Bayern Munich, Lamine Yamal au FC Barcelone, ou encore Kylian Mbappé désormais au Real Madrid, véritables moteurs de leurs équipes et artisans de succès collectifs.
En Espagne, la grogne est unanime : dirigeants du Real et du Barça, comme la Fédération, dénoncent un choix biaisé. En Angleterre, les critiques persistent depuis l’attribution jugée confuse et imméritée du Ballon d’Or à Rodri l’an dernier.
En privilégiant le symbole au mérite, et l’argent au talent, le Ballon d’Or prend le risque de se vider de son peu d’ essence qui reste encore. Il ne célèbre plus le meilleur joueur, mais consacre une narration. À force de choix contestés, ce trophée, jadis synonyme d’unanimité et de respect, risque bien de n’être plus qu’une vitrine publicitaire, sans âme ni légitimité.
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