En à peine deux semaines de liberté, Ousmane Sonko a réussi ce que peu de leaders africains ont su faire : propulser au-devant de la scène un « illustre inconnu », Bassirou Diomaye Faye, et l’amener à la magistrature suprême du Sénégal. Comment ? En le tenant littéralement par la main, en le présentant village après village, ville après ville, et en transformant ce Secrétaire général du Pastef, encore invisible aux yeux du grand public, en président de la République.
Voilà la marque des grands stratèges : savoir préparer sa succession, construire une relève et accepter de partager la lumière.
Et si Laurent Gbagbo prenait de la graine ?
Car, en Côte d’Ivoire, la fragmentation de l’opposition et la démobilisation électorale minent les chances d’alternance. Au lieu d’affronter courageusement Alassane Ouattara dans les urnes en adoubant un candidat comme Ahoua Don Mello, Gbagbo préfère se retrancher derrière son refus du 4ᵉ mandat, comme si ce discours suffisait à masquer l’érosion de sa popularité.
Mais au soir du 25 octobre 2025, ne risque-t-on pas de voir que “Don Mello MOOY Gbagbo”, c’est-à-dire que la montagne de l’opposition aura accouché d’une souris ? Tant l’opposition, prisonnière de ses calculs, de ses boycotts et de ses divisions, se sera privée d’une vraie stratégie de conquête.
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