Royaume-Uni: plus d’un siècle après la déclaration Balfour, Londres reconnaît l’État palestinien

Plus de cent ans après la déclaration Balfour de 1917, par laquelle la Grande-Bretagne avait ouvert la voie à la création d’Israël, le Royaume-Uni franchit un pas historique en reconnaissant officiellement l’État palestinien. L’annonce a été faite ce dimanche, à la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, où le conflit entre Israël et Gaza figure parmi les dossiers prioritaires.

Cette décision, fruit de concertations avec la France, le Luxembourg, Malte, le Portugal mais aussi l’Australie et le Canada — qui ont également officialisé leur reconnaissance — s’inscrit dans une stratégie coordonnée pour accroître la pression diplomatique sur Israël.

À Jérusalem, la réaction ne s’est pas fait attendre : les responsables politiques israéliens dénoncent une « récompense au Hamas pour son terrorisme ». Le président Donald Trump et le Premier ministre Benyamin Netanyahou ont minimisé la portée du geste, le qualifiant de purement « symbolique » et sans effet concret sur la guerre à Gaza.

Pourtant, aussi symbolique soit-elle, cette reconnaissance représente une déclaration politique et morale de poids. Elle marque surtout un tournant en Occident, où jusque-là la plupart des pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, États-Unis) avaient refusé de franchir ce pas, malgré des décennies de violences et d’impasse diplomatique.

Ce changement de ton est directement lié à la situation à Gaza : près de deux ans de guerre, plus de 65 000 morts selon des bilans cumulés, et une commission de l’ONU qui a récemment qualifié les actions israéliennes de « génocide ».

Reste que la Palestine demeure un État incomplet : reconnue par certains, contestée par d’autres, elle n’a toujours ni frontières internationalement reconnues, ni capitale effective, ni armée régulière.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, comme de nombreux dirigeants, continue d’appeler à une « solution à deux États », suivant les principes élaborés avant la guerre israélo-arabe de 1967. Mais dans la pratique, ce projet reste difficilement réalisable, en raison notamment de l’extension continue des colonies israéliennes en Cisjordanie.

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