Selon le média parisien Africa Intelligence, à un peu plus d’un mois du scrutin du 25 octobre 2025, Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, consacre toute son énergie à un défi crucial : la composition de son équipe de campagne. Un exercice à haut risque, marqué par les rivalités internes, les ambitions personnelles de ses lieutenants et l’équilibre fragile du RHDP.
Une mission prioritaire
Le président ivoirien a même renoncé à sa participation à l’Assemblée générale de l’ONU pour se concentrer sur cette tâche stratégique. Deux profils sont cités pour diriger officiellement la campagne : Gilbert Koné Kafana et Robert Beugré Mambé. Mais leur rôle serait essentiellement protocolaire, le véritable pilotage étant confié à une sous-direction composée de plusieurs figures régionales et thématiques.
Rivalités et ambitions
C’est dans cette structure que les tensions apparaissent les plus vives. Ibrahim Bacongo Cissé, secrétaire exécutif du RHDP, est contesté en interne. Patrick Achi, ancien Premier ministre revenu dans le giron présidentiel, nourrit des ambitions, renforcées par sa récente renonciation à la nationalité française. Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale et stratège de 2020, reste incontournable malgré les polémiques. Kandia Camara, présidente du Sénat, pourrait aussi intégrer ce dispositif afin d’équilibrer les sensibilités.
Communication et stratégie
La stratégie médiatique reposera selon le canard parisien sur Mamadou Touré, considéré comme une figure montante, sur Fabrice Sawegnon et son groupe Voodoo, ainsi que sur le cabinet parisien Image 7 d’Anne Méaux, déjà impliqué en 2020 pour défendre le troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara. L’objectif affiché : valoriser le bilan économique et les infrastructures réalisées, tout en neutralisant les accusations liées au « quatrième mandat illégal ».
La crainte Gbagbo
Malgré l’exclusion de Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Assalé Tiémoko de la compétition, Laurent Gbagbo reste perçu comme l’opposant le plus redouté. Son assise électorale estimée à 20 % et sa rhétorique offensive contre le pouvoir inquiètent toujours le camp présidentiel.
Une équation interne
Au-delà de la confrontation avec l’opposition, la véritable difficulté pour Alassane Ouattara demeure la gestion des équilibres internes du RHDP. L’unité du parti repose encore largement sur sa personne. Sa capacité à arbitrer entre fidélités, ambitions et rivalités déterminera non seulement la cohésion du camp présidentiel, mais aussi ses chances de victoire dès le premier tour.
Avec Africa Intelligence
Commentaires Facebook