Ahoua Don Mello: le génie des ponts qui ne mène nulle part (opinion)

Qu’on me pardonne d’oser dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : Ahoua Don
Mello, c’est l’illustration parfaite de l’intellectuel qui prend les Ivoiriens pour des idiots. Une
sorte de pont suspendu entre la trahison et l’opportunisme. Oui, un ingénieur des ponts et
chaussées… sauf que ses ponts ne mènent nulle part, sinon au culte de sa propre personne.

I. LE CURRICULUM VITAE AMBULAN
Il suffit d’écouter Ahoua Don Mello deux minutes pour comprendre son obsession : réciter
son curriculum vitae. Diplômé de ceci, ingénieur de cela, ancien ministre de machin,
consultant de truc.
Il parle comme un homme qui vit prisonnier de ses titres. En vérité, son discours sonne
comme une cérémonie permanente de remise de diplômes… à lui-même. À force de se
répéter, on se demande même s’il n’accroche pas ses certificats dans sa cuisine pour
s’applaudir chaque matin en buvant son café.
Mais le peuple ivoirien, lui, n’a que faire de ses parchemins. Il veut de l’eau, de l’électricité,
du pain. Or, entre les titres pompeux et la réalité du terrain, il y a le même écart qu’entre un
pont inachevé et l’autre rive.

II. L’ART DU DOUBLE LANGAGE

Don Mello a inventé une nouvelle discipline : la politique quantique. Dans son univers, on
peut être à la fois opposant et courtisan, révolutionnaire et mondain, fidèle à Gbagbo et
ouvert aux compromissions. Un pied dans le maquis, l’autre dans les salons climatisés. Un
pied dans la souveraineté africaine, l’autre dans les réunions internationales où l’on
s’échange des cartes de visite en anglais châtié.
À écouter Don Mello, on se croirait devant un acrobate de cirque. Il jongle avec les mots,
jongle avec les postures, jongle avec les fidélités. Mais derrière ce spectacle de
saltimbanque, une évidence : il ne tient aucune ligne claire. Il se promène entre les camps
comme un touriste politique, appareil photo autour du cou et sourire de circonstance.

III. LE FÉTICHISME DE GBAGBO

Il suffit de gratter un peu et on voit son vrai talisman : Laurent Gbagbo. Don Mello invoque
son nom à chaque phrase comme d’autres invoquent les esprits. C’est son passeport
politique, son visa d’existence publique. Sans Gbagbo, il ne reste qu’un consultant fatigué
avec un ego surdimensionné.
Mais quelle fidélité véritable a-t-il envers Gbagbo ? Aucune. Il brandit son nom, mais le dilue
dans ses zigzags. Il s’en réclame, mais se dérobe dès que la loyauté demande du courage.
Bref, Gbagbo est pour lui une marque déposée, une étiquette qu’il colle sur sa veste pour
briller dans les débats télévisés.

IV. L’ARROGANCE TECHNOCRATIQUE

L’homme parle comme un professeur lassé de ses élèves. Il jargonne, empile des concepts,
aligne des formules techniques qui donnent le vertige. Le tout, servi avec un ton docte,
condescendant, comme s’il parlait à un peuple demeuré.
Mais soyons sérieux : que valent ces équations technocratiques quand les Ivoiriens se
battent pour remplir un bidon d’eau à Abobo, à Gagnoa, etc. ou trouver de quoi nourrir
leurs enfants ? Quelle pertinence ont ces logorrhées pseudo-savantes quand les jeunes
crèvent de chômage et d’humiliation ? Don Mello fait penser à un ingénieur qui, face à une
maison en feu, commence par expliquer la résistance thermique des briques au lieu de
chercher de l’eau.

V. L’OPPORTUNISME EN BANDOULIÈRE

Il ne faut pas s’y tromper : Don Mello n’est pas un naïf. C’est un stratège… mais pour lui-
même. Il sait où se placer, à quel moment apparaître, à quel média donner une interview. Il
cultive sa présence comme on cultive un petit jardin d’ego.
Pendant que le peuple endure la souffrance, lui calcule ses pas, ménage la chèvre et le chou,
louvoie pour ne jamais fermer une porte. Résultat : il n’ouvre aucune voie. C’est l’art de la
politique stérile, celle qui brille dans les salons et s’évapore dans la rue.

VI. LE SYMBOLE D’UN MAL IVOIRIEN

Don Mello n’est pas seul dans sa catégorie. Il incarne une espèce endémique :
• Ces technocrates bardés de diplômes mais incapables de produire une vision
pour leur peuple.
• Ces intellectuels arrogants qui se nourrissent du désespoir populaire sans
jamais y répondre.
• Ces opportunistes qui agitent le drapeau de la souveraineté pour se donner
une allure, tout en négociant leurs propres petits avantages.
Il est le miroir d’une élite déconnectée, plus préoccupée par sa carrière personnelle que par
la dignité nationale.

EN GUISE DE CONCLUSION : UNE FOUTAISE DE GUEULE

Au fond, Ahoua Don Mello n’est rien d’autre qu’une caricature : l’homme qui parle haut
mais agit bas, qui brandit ses diplômes comme des talismans, qui se drape dans le nom de
Gbagbo pour masquer sa propre inconsistance.
Oui, une foutaise de gueule. Une supercherie en costume-cravate. Un ingénieur des ponts
qui ne relie personne à rien, sauf lui-même à son miroir.
Et pendant qu’il parade avec ses mots, les Ivoiriens continuent de souffrir. Voilà sa véritable
duplicité : se moquer d’un peuple, mépriser ses souffrances, et se servir du combat d’autrui
comme tremplin personnel.
Voilà donc le grand Don Mello : un pont suspendu dans le vide, à la fois ridicule et tragique.

©Dr KOCK OBHUSU, Économiste – Ingénieur

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