Afrique du Sud: les hommes désormais autorisés à porter le nom de leur épouse

La Cour constitutionnelle sud-africaine vient de rendre une décision historique : désormais, un homme marié peut légalement adopter le nom de famille de son épouse, sans passer par de lourdes démarches administratives. Une avancée qui entend briser, dans la loi, les « normes patriarcales de genre ».

Jusqu’ici, les hommes qui souhaitaient prendre le nom de leur conjointe devaient formuler une demande au ministère de l’Intérieur. Une procédure longue, incertaine et parfois refusée, notamment lorsqu’il s’agissait d’adopter un matronyme. Dans son arrêt, la Cour a qualifié cette pratique de « discriminatoire », estimant qu’elle renforçait des normes sociales figées sur le rôle des genres.

La décision fait suite à deux affaires portées en justice par des couples. Dans un cas, il s’agissait de préserver un nom de famille que la mariée, fille unique, ne pouvait transmettre seule. Dans l’autre, le choix reflétait la volonté d’honorer la mémoire des parents disparus de l’épouse.

Des pratiques variées selon les cultures

Le débat autour du patronyme conjugal diffère largement selon les pays et les traditions. En Chine ou en Corée du Sud, chacun garde son nom à vie. En Italie ou en Espagne, la loi impose la conservation du nom de naissance, avec la possibilité d’y accoler celui du conjoint. En France, en Belgique, en Allemagne ou au Canada, un homme peut adopter le nom de son épouse comme nom d’usage.
En Afrique, cette démarche reste culturellement marginale. Mais certaines sociétés, comme chez les Dagara d’Afrique de l’Ouest, associent déjà patrilignage et matrilignage en attribuant à l’enfant un double héritage familial.

Un nouveau jalon pour l’Afrique du Sud

L’Afrique du Sud, pionnière en matière de droits matrimoniaux — elle fut le premier pays africain à légaliser le mariage homosexuel en 2006 — poursuit ainsi sa dynamique d’ouverture. En 2023, le débat sur l’éventuelle légalisation de la polyandrie avait déjà agité le pays.

Avec cette nouvelle décision, la juridiction suprême entend affirmer que l’égalité des genres passe aussi par le nom que chacun choisit de porter

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