Le Conseil constitutionnel a rendu son verdict le lundi 8 août 2025. Sur les soixante (60) dossiers de candidature transmis par la CEI, seuls cinq (05) ont été jugés recevables par la présidente de l’institution, Nanaba Chantal Camara.
Au-delà des émotions et des débats passionnés, un constat s’impose : deux de ces cinq candidats appartiennent à la tradition de la gauche ivoirienne. Il s’agit de Simone Ehivet Gbagbo et Ahoua Don Mello, deux figures majeures du camp progressiste depuis les années 1990.
Ancienne députée et Première dame, Simone Gbagbo fut l’un des piliers historiques du Front populaire ivoirien (FPI). Quant à Ahoua Don Mello, ex-ministre et porte-parole du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, il s’inscrit lui aussi dans la continuité idéologique de la gauche, malgré sa rupture avec l’ancien président. Leur présence dans la course d’octobre prochain oppose désormais une droite représentée par Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon et Henriette Lagou, à une gauche incarnée par ces deux candidatures.
Affi N’Guessan de retour chez Gbagbo
Quarante-huit heures après le verdict, Laurent Gbagbo, dont la candidature a été rejetée, a reçu les leaders de l’opposition également recalés par les juges constitutionnels. La rencontre a été marquée par la présence très remarquée de Pascal Affi N’Guessan, son ancien Premier ministre, longtemps persona non grata dans le « Gbagboland ».
Cette réunion, présentée comme une concertation sur la situation politique nationale, laisse cependant planer le flou sur la stratégie de l’opposition pour les jours et semaines à venir.
Le dilemme de Laurent Gbagbo
La grande question est désormais la suivante : Gbagbo soutiendra-t-il Simone Ehivet Gbagbo ou Ahoua Don Mello pour sauver la gauche, ou choisira-t-il la voie du boycott ?
S’il apporte son soutien à l’un des deux, il pourrait rééquilibrer la bataille électorale et déjouer le plan du RHDP pour un « coup K.-O. ».
Mais s’il décide de rester en retrait, la gauche risque de sortir encore plus affaiblie, compromettant ses chances de reconquête du pouvoir d’État.
La balle est donc dans le camp de l’ancien président. Entre fidélité à son héritage politique et stratégie électorale, Laurent Gbagbo joue sans doute l’une de ses dernières cartes.
Commentaires Facebook