Côte d’Ivoire: « Déjouer les calculs du RHDP avec un candidat unique de l’opposition dès le 1er tour » (opinion)

Par Christ Levry

En 2010, le RDR justifiait le recours à la violence en accusant le Conseil constitutionnel d’avoir invalidé, à tort, des milliers de voix en faveur de son candidat. Quinze ans plus tard, l’histoire semble se répéter. Ce même Conseil constitutionnel vient d’invalider, dans l’opacité la plus totale et en violation flagrante du Code électoral, des dizaines de milliers de parrainages, sous prétexte qu’ils seraient frauduleux.

Le travail des militants balayé d’un revers de main

S’agissant du FPI, j’ai suivi de près les opérations de collecte et de validation des parrainages. Les militants et sympathisants étaient particulièrement motivés à l’idée de parrainer le président Affi N’Guessan. Nous avons largement dépassé le seuil d’1 % exigé dans plus de la moitié des régions et districts du pays.

Nos équipes, parfois débordées, avaient anticipé les cas de doublons en constituant une réserve conséquente de parrainages. Nous avions même mobilisé de brillantes étudiantes issues de la meilleure école de TIC du pays pour renforcer le dispositif. Face à un tel travail de fond, être accusés de fraude ne peut susciter qu’un sentiment de révolte légitime.

Mais la politique impose de dépasser l’émotion. Le pragmatisme doit guider nos choix.

Le piège du découragement

Depuis des mois, j’ai encouragé mes amis du PDCI et du PPACI à ne pas céder au découragement après les coups portés à leurs leaders respectifs. Je leur ai rappelé que leur place était dans la bataille électorale, non en marge.

Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel m’a placé dans la même situation qu’eux. Pourtant, ma conviction ne change pas : nous devons participer à cette élection présidentielle et sanctionner le RHDP dans les urnes.

Fausser les calculs du RHDP

Les calculs du pouvoir sont limpides :

Le PDCI ne soutiendra jamais Billon,

La gauche, le PPACI et les proches de Gbagbo ne soutiendront ni Don Mello ni Simone Gbagbo.

Mais le RHDP n’imagine pas voir Tidjane Thiam diriger la campagne de Billon. Il n’imagine pas non plus Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, Charles Blé Goudé, Simone Gbagbo et Ahoua Don Mello partager le même podium pour battre campagne ensemble.

À ce front uni pourraient s’ajouter des leaders comme Assalé Tiémoko ou Vincent Toh Bi, également écartés du jeu politique.

Le choix historique

Nous avons deux options : sombrer dans les discours défaitistes ou poser un acte politique majeur en présentant un candidat unique de l’opposition dès le premier tour. C’est la seule stratégie capable de fausser les calculs du RHDP et d’ouvrir la voie à une véritable alternance en octobre 2025.

La balle est dans notre camp.

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