
En cette année électorale marquée à la fois par de fortes attentes démocratiques et par le risque de tensions, le Japon intensifie son soutien à la Côte d’Ivoire. À travers le projet UNIVOIRE, financé par son Ambassade et mis en œuvre par le PNUD, plusieurs initiatives sont déployées pour prévenir les conflits, encourager la participation citoyenne et mobiliser femmes, jeunes et personnes vulnérables autour de la paix et du dialogue.
Les 5 et 6 août 2025, Bouaké s’est transformée en capitale de la résilience féminine. Quarante femmes leaders venues des huit communes du Gbêkê (Bouaké, Diabo, Béoumi, Brobo, Sakassou, Botro, Djebonoua et Bodokro ) ainsi que des six principaux partis politiques (RHDP, PDCI-RDA, MGC, FPI, COJEP et PPA-CI) se sont retrouvées pour un atelier sur les violences basées sur le genre (VBG) dans l’espace politique.
Durant deux jours, elles ont partagé leurs expériences, identifié les différentes formes de violences qui freinent la participation politique des femmes et proposé des stratégies de solidarité mutuelle. « L’égalité de genre n’est pas une faveur, c’est une condition de vitalité démocratique », a résumé le Directeur du Genre du Ministère de la femme, de la famille et de l’enfant.
Le message est clair : une Côte d’Ivoire apaisée passera aussi par des femmes debout, unies et outillées pour défendre leur place dans l’arène politique.
Le 3 août, la ville de Bouaké vibrait déjà au rythme du Marathon de la Paix, qui a rassemblé environ 1 600 jeunes et femmes autour du sport et de la fraternité. Le lendemain, plus 300 jeunes se sont retrouvés au Centre culturel Jacques Aka pour un dialogue citoyen consacré à la paix, au civisme et à la solidarité.
A cette occasion, le représentant du président du Conseil régional du Gbêkê, Jacques Assohoré, rappelait la maxime du Président Félix Houphouët-Boigny — « La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement » — a pris tout son sens. Une pensée qui trouve un écho particulier dans ce contexte électoral, et qui rappelle que la paix se construit au quotidien à travers des gestes simples : respecter les règles, protéger les biens publics, écouter avec bienveillance. Autant d’attitudes citoyennes, modestes en apparence mais décisives pour contenir la montée des tensions politiques.
En parallèle, du 13 au 14 août, une Caravane de formation des formateurs a sillonné Yamoussoukro, Gagnoa et Bongouanou avec pour objectif d’outiller 135 directeurs régionaux et départementaux des ministères en charge de la Jeunesse et de la Cohésion nationale. Ces derniers auront pour mission de former à leur tour 6 500 jeunes agents de dialogue communautaire, chargés de diffuser les valeurs de paix, de civisme et de vigilance face aux discours de haine.
Les 11 et 12 août, un autre atelier, encore à Yamoussoukro, a réuni quarante institutions et organisations nationales et internationales disposant de mécanismes d’alerte précoce. Ensemble, elles ont dressé une cartographie des dispositifs existants et proposé des stratégies de coordination pour mieux prévenir les crises.
À travers ce soutien, le Japon confirme une approche singulière de la coopération internationale en misant sur les acteurs locaux — femmes, jeunes et autorités — afin de consolider la paix avant qu’elle ne soit menacée.
Fidèle à sa philosophie du respect et de l’harmonie sociale, le Japon rappelle que « la paix est fragile. Elle se cultive chaque jour par des comportements, des choix et des institutions solides. Notre engagement aux côtés du PNUD et des acteurs ivoiriens vise à donner aux populations les moyens de prévenir plutôt que de subir. »
À moins de deux mois de la présidentielle, la Côte d’Ivoire entre dans une séquence décisive de son histoire démocratique. Le projet UNIVOIRE rappelle que la paix ne se décrète pas, elle s’apprend, se cultive et se vit au quotidien, à travers la formation, le dialogue et la mobilisation citoyenne.
Femmes leaders, jeunes engagés, autorités administratives et partenaires internationaux se rassemblent autour d’une ambition commune : préserver la cohésion sociale et bâtir une démocratie inclusive et apaisée.
Et dans ce vaste chantier, le Japon, fidèle à sa tradition de discrétion et de constance, a choisi de s’engager.
Avec Sercom
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