Convoquée par le ministre algérien du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Pr. Kamel Rezig, la rencontre ministérielle de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) s’est tenue le 5 septembre à Alger, en marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025). Autour de la table, le secrétaire général du Secrétariat de la Zlecaf, Wamkele Mene, la vice-présidente exécutive d’Afreximbank, Kanayo Awani, ainsi que plusieurs ministres africains du Commerce. Objectif affiché : transformer la Zlecaf en véritable moteur de développement économique, en levant les obstacles qui freinent encore les échanges intra-africains.
Des défis structurels persistants
Les discussions ont mis en lumière les handicaps qui minent le commerce africain : coûts élevés, faiblesse des infrastructures, fragmentation des réglementations et barrières non tarifaires. Pour Mme Kanayo Awani, seule une approche intégrée permettra d’inverser la tendance. Elle a plaidé pour une harmonisation des normes, un meilleur accès aux financements et l’usage d’instruments innovants afin de stimuler le secteur privé.
« Quand nous soutenons la mise en œuvre de la politique avec les bons instruments, les réglementations deviennent des leviers. Les entreprises progressent plus vite et l’intégration devient une réalité », a-t-elle souligné.
Des secteurs stratégiques ciblés
Au-delà des principes, les ministres ont identifié plusieurs domaines prioritaires. L’agriculture, qui concentre l’essentiel des emplois, doit devenir un levier de croissance et de sécurité alimentaire. Les industries culturelles et créatives, via l’initiative Creative Africa Nexus (CANEX), sont appelées à s’imposer comme un pilier d’exportation et d’influence. Quant à l’industrie automobile, en plein essor, elle représente une opportunité de bâtir des chaînes de valeur continentales capables de rivaliser à l’échelle mondiale.
Un signal politique clair
« Nous devons accélérer le processus. L’Afrique ne peut plus se permettre d’être spectatrice dans la dynamique mondiale », a insisté Wamkele Mene. Le message est sans équivoque : il ne s’agit plus de débattre du potentiel de la Zlecaf, mais de l’opérationnaliser.
La Foire IATF-2025, organisée par Afreximbank, l’Union africaine et le Secrétariat de la Zlecaf, joue à cet égard un rôle de laboratoire. À côté du Dialogue ministériel, elle abrite également le Global Africa Diaspora Day, le Salon automobile africain, l’Arise Industrialisation Day et le Forum d’investissement en Algérie. Autant de plateformes qui traduisent la volonté de bâtir une vision intégrée de la transformation économique et sociale du continent.
De l’ambition aux résultats concrets
En rassemblant décideurs politiques, institutions financières et acteurs privés, le Dialogue d’Alger a confirmé que l’Afrique est prête à franchir une nouvelle étape. Mais du discours à l’action, le chemin reste long. Le signal envoyé est néanmoins fort : l’intégration économique africaine ne peut plus attendre.
La 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine se poursuit jusqu’au 10 septembre à Alger.
Avec FratMat
#EFW– Plongez au cœur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine avec notre collègue Janvier Cishahayo, Analyste des politiques Publiques et auteur de plusieurs documents de recherche sur la ZLECAF. En quelques minutes, il vous dévoile tout :
De l’idée à la réalité… pic.twitter.com/lGzPtYZZgH
— CDE Great Lakes (@ForEnterprises) September 5, 2025
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