Affaire Ibrahim Zigui: zones d’ombre et communiqué officiel supprimé

La disparition du cyberactiviste Ibrahim Zigui, proche du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), survenue dans la nuit du lundi au mardi, soulève de nombreuses interrogations.

Selon le mouvement « Trop c’est trop », de l’ex-président Laurent Gbagbo, il aurait été enlevé par des individus armés non identifiés et conduit vers une destination inconnue.

Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, la maison d’Ibrahim Zigui apparaît visiblement saccagée. Les faits seraient intervenus peu après la diffusion d’un message dans lequel l’activiste appelait les jeunes à se retrouver dans un maquis le 10 septembre, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit publier la liste électorale définitive, selon Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI.

Cette disparition survient après l’arrestation de plusieurs jeunes militants du PPA-CI, accusés d’actes de vandalisme dans la commune de Yopougon, la plus grande d’Abidjan. Le mouvement citoyen a exprimé sa vive inquiétude, dénonçant une méthode d’interpellation contraire aux principes de l’État de droit.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Nadi Bamba, compagne de Laurent Gbagbo, affirme s’être rendue à la Direction de la surveillance du territoire (DST), aux côtés de la mère du jeune homme. Elle dit n’avoir reçu aucune information, les agents assurant qu’Ibrahim Zigui ne s’y trouvait pas.

Une communication officielle vite effacée

Un communiqué du procureur de la République, publié sur la page Facebook du ministère de la Justice, avait brièvement confirmé l’interpellation d’Ibrahim Zigui, sans en préciser les motifs ni le lieu de détention. Le texte indiquait par ailleurs que « ni lui, ni ses services, ni aucune structure officielle de la police nationale » n’avaient procédé à son arrestation.

Rapidement supprimé, ce communiqué a alimenté les spéculations. Des captures d’écran, largement partagées en ligne, posent la question de la transparence de la procédure.

Dans le même temps, une rumeur non confirmée évoquant le décès de l’activiste circule sur les réseaux sociaux, accentuant le climat d’incertitude.

Alors que le flou persiste sur le sort d’Ibrahim Zigui, ses proches, ses soutiens et une partie de l’opinion publique continuent d’exiger des clarifications. En l’absence de communication officielle, les spéculations se multiplient, ravivant les tensions autour de cette affaire sensible.

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