Bétail jihadiste : un trafic sanglant alimente les marchés du Ghana et de la Côte d’Ivoire

Le bétail volé par les jihadistes écoulé sur les marchés ivoiriens et ghanéens

La CEDEAO et l’UEMOA : de grands instruments de solidarité et d’intégration régionale.

Et comment !

Dans ces organisations prétendues communautaires d’intégration et de coopération, lorsque des pays membres sont en crise, il s’installe des économies parallèles dans des zones qui échappent à l’autorité de leurs États et gouvernements. Cette situation crée des opportunités pour les pays voisins dont certains ressortissants, et non des moindres, trouvent des moyens d’enrichissement grâce aux trafics transfrontaliers illicites.

Lorsque la Côte d’Ivoire était en crise, de 2002 à 2011, avec sa rébellion, des ressortissants de pays voisins — Burkina Faso, Mali, Sénégal, pour ne citer que ceux-là — se sont fait des fortunes par le trafic de cacao, de coton, de l’anacarde, de l’or, mais aussi grâce au butin des casses de plusieurs agences de la BCEAO, dans les zones sous contrôle rebelle. Ces trafics ont permis aux responsables de cette rébellion de financer leur administration « centrale », leurs activités et, au passage, de bâtir de solides fortunes personnelles.

Aujourd’hui, ce sont le Burkina, le Mali et le Niger qui sont en crise. Des réseaux organisés propres aux économies de guerre prospèrent désormais en Côte d’Ivoire, au Ghana et ailleurs, en tirant profit notamment du trafic de bétails volés par les djihadistes du Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaida, de la Province de l’État islamique au Sahel (EI Sahel) et d’autres gangs armés. En volant le bétail des populations d’éleveurs sahéliens, ces groupes criminels ont mis en place des chaînes de transport et de commercialisation pour écouler leur butin sur les marchés de consommation du Ghana et de la Côte d’Ivoire.

Ces réseaux complexes leur permettent de blanchir discrètement leurs activités, tout en finançant le terrorisme, avec la complicité tacite de trafiquants locaux qui s’enrichissent en revendant ces butins avec des marges colossales.

Avec Mamadou Koulibaly

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