En Inde, le Parlement a validé, le jeudi 21 août, l’interdiction totale des jeux d’argent en ligne. Officiellement, cette décision vise à lutter contre l’addiction et les pertes financières qui touchent de nombreux ménages. Mais ses conséquences économiques et médiatiques sont déjà au cœur des débats.
Le marché indien des jeux en ligne est l’un des plus importants au monde, pesant environ trois milliards d’euros selon les professionnels du secteur. Sommées de cesser leurs activités, les plateformes redoutent la suppression d’au moins 100 000 emplois directs et indirects. C’est également un signal négatif pour les investisseurs étrangers, qui voient dans cette interdiction un coup d’arrêt brutal à l’essor d’un secteur en pleine croissance.
Au-delà de l’économie du jeu, c’est aussi l’écosystème médiatique numérique qui se retrouve fragilisé. Les plateformes de jeux en ligne comptaient parmi les principaux annonceurs publicitaires des sites d’information. Leur retrait soudain prive ces derniers d’une manne financière essentielle, menaçant particulièrement les médias indépendants qui proposaient un accès gratuit à l’information.
Face à cette perte, certains observateurs évoquent la tentation de recourir à des financements publics ou institutionnels. Mais une telle dépendance pourrait constituer un frein à la liberté de la presse et à la diversité des voix dans l’espace numérique.
En cherchant à protéger les citoyens, le gouvernement indien ouvre donc un autre débat : celui de l’avenir de l’information en ligne et du modèle économique des médias à l’ère numérique.
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