Élection présidentielle: Ces moins de 35 ans qui piétinent le critère de l’âge

Sur la liste provisoire des soixante candidats à l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2025, il y a 24 jeunes gens – dont une dame -, soit 40 %, âgés de 24 à 35 ans. C’est un record. Si leurs candidatures ont été acceptées dans la forme par le Conseil constitutionnel, cette institution invalidera beaucoup d’entre eux, au regard du fond. Car nombreux ne remplissent pas les critères basiques de candidature tels que le parrainage (minimum de 1% des électeurs dans au moins 17 régions plus un 1 district), la caution (50 millions de francs CFA) et l’âge (au moins 35 ans).

En s’attardant sur ce dernier critère lié à l’âge, quatre candidats sont inéligibles. Ce sont : Dabé Yves Michel Junior, 24 ans, du Front patriotique panafricain (FPP) ; Kouassi Konan Jean François Ehoussou, 32 ans, indépendant ; Traoré Namory, 32 ans, Mouvement des Leaders pour une Côte d’Ivoire prospère (MLPCI) ; et Ankeman Niamké Bilé Hermann 33 ans, indépendant. Ces quatre jeunes, et plusieurs autres certainement, n’ont pas d’expérience politique. Pis, avant cette élection, on n’a quasiment jamais entendu leurs noms dans un mouvement associatif national et on ne sait pas s’ils jouissent véritablement de parcours de leaders dont ils veulent se prévaloir.

Ces jeunes loups aux dents longues sont-ils le signe que les nouvelles générations s’intéressent de plus en plus à la politique ? Ils n’ignorent pas qu’ils ne remplissent pas tous les critères. Ils ont déposé leur candidature, prétendument au nom de la démocratie, mais manifestement aussi pour se faire remarquer, voire pour amuser la galerie. Kouassi Konan Jean François estime que selon « le principe fondamental de la République, tout le monde peut faire acte de candidature ». Mais, la Constitution de la République détermine les conditions de candidature à respecter. « Tu as moins de 35 ans, tu sais que la Constitution ne t’autorise pas, et tu déposes ta candidature. C’est de la plaisanterie et de l’incivisme », dénonce Sako Abdoul Aziz, un fonctionnaire.

On est tenté de dire que ces jeunes ont profité de la tribune du dépôt de candidature pour avoir une visibilité publique. Avec une telle attitude, il y a de quoi revoir avec plus de rigueur les règles de dépôt des candidatures.

Mouhamed I. Koné

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