J’ai vu venir les choses dans leur configuration actuelle, où le Comité des droits de l’homme des Nations Unies précise n’avoir pas encore pris de décision. Encore moins ordonné à l’État de Côte d’Ivoire, l’inscription du nom du Président Laurent GBAGBO sur la liste électorale. Et si, par aventure, sa décision devait être prise, ce ne serait pas avant le 20 février 2026, c’est-à-dire après la tenue de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Mon interprétation, publiée dans le Quotidien Aujourd’hui du 22 août, ne dit pas autre chose.
Mieux, dans mon courrier adressé au Comité de Contrôle du PPA-CI le 27 juin 2025, j’avais écrit :
« L’arbitre saisi par nos soins, l’ONU et le système des Nations Unies – à savoir le Comité des droits de l’homme, saisi par notre allié le PDCI – n’auront plus aucun intérêt politique ni juridique à nous remettre en selle. Tout au plus, et peu probable, le candidat PDCI pourrait être éventuellement repêché, tandis que l’arrêt de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples serait capitalisé par l’ONU pour rejeter le très redouté Laurent GBAGBO. Quoi qu’il en soit, nous sommes face à deux schémas : soit nous décidons que l’adversaire et le système qui l’a mis au pouvoir décident pour nous, selon leur propre timing défavorable au PPA-CI ; soit nous puisons dans notre Manifeste, nos statuts et règlement intérieur pour nous RÉINVENTER afin de laver l’affront et esquiver le piège de la forclusion, via le verrouillage du processus de parrainage (…). Une amnistie éventuellement envisagée pour rendre éligible le bénéficiaire ne procéderait jamais ainsi. »
Extrait du courrier de suggestion d’auto-saisine du Comité de Contrôle daté du 27 juin 2025. Ce qui fait exactement deux mois aujourd’hui, jour pour jour.
Au bilan : dès début juillet, Nanan Désiré Tanoé, Président de la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, avait subtilement alerté que l’amnistie n’était pas à l’ordre du jour, alors qu’il semblait auparavant faire miroiter une solution d’amnistie lors de la Tournée de sensibilisation pour des élections de paix à Daloa.
Ensuite, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies montre de la nonchalance et se propose de ne décider qu’en 2026. Ce timing nonchalant n’est-il pas défavorable aux intérêts immédiats du PPA-CI ? Si. N’est-ce pas que nous sommes comptables de cette posture ? Celle de nous être, pieds et mains liés, offerts à la décision hypothétique du système onusien qui a mis le Président Alassane OUATTARA au pouvoir ? Si.
Pire, depuis au moins 2021, nous espérions que les délibérations du Conseil constitutionnel de Mme Chantal Camara produiraient le miracle. Je tiens cependant à préciser que je suis très éloigné des athées qui ne croient pas à l’existence de Dieu ni aux prédictions prophétiques. Mais la bouée de sauvetage que représente la candidature du Dr Ahoua Don Mello n’est pas moins inspirée du divin : un antidote à la résurgence des ingrédients de la crise pré/post électorale de 2010 et 2011.
Le même Dieu qui a promis à Abraham la possession de la Terre entière est celui qui a réalisé sa promesse à la postérité d’Abraham. Lorsque Dieu promet de remettre quelqu’un au pouvoir, il peut réaliser sa promesse à travers sa lignée biologique ou politique indistinctement. Lorsque Dieu te dit : « TOI », il inclut tous ceux issus de ton ADN politique ou biologique. De sorte que le Président Laurent GBAGBO peut régner à travers tout cadre de son parti qu’il aura oint.
Mon avis est que les problèmes et les blocages dont les solutions ne sont pas hors de portée des militants PPA-CI ne sont pas une fatalité. Si tout problème de personne cessait et que l’opposition ivoirienne faisait bloc autour d’une candidature issue du PPA-CI, nous pourrions battre tout autre candidat en face. C’est ce que l’électorat de la gauche souhaite. Mais tant mieux si le Conseil constitutionnel déclarait tous les candidats précédemment radiés éligibles.
Quoi qu’il en soit, la politique qui a trop causé de morts dans ce pays depuis 1990 devrait retrouver toutes ses lettres de noblesse à l’élection du 25 octobre 2025. Mais si d’ici là une autre volonté souveraine du peuple nécessitait le règlement définitif de la crise, autant mettre en place calmement un gouvernement de transition. Les participants à ce dialogue national préalable seraient l’ensemble de tous les candidats ayant réuni au moins le nombre de parrains exigés. Ce gouvernement de transition pourrait mettre en œuvre les recommandations du Comité des droits de l’homme dans un délai de six mois, afin que tous les acteurs exclus puissent participer aux élections à l’issue de cette période.
Toutes ces propositions visent une seule chose : zéro mort pour cause d’élection dans ce pays.
Au total, le schéma redouté pour lequel j’avais attiré très tôt l’attention du Comité de Contrôle et de toute la direction du parti se produit maintenant. Ce n’est pas tard. Nous croyons à la capacité du Président Laurent GBAGBO de réexaminer la carte politique électorale. Les contradictions entre les héritiers d’Houphouët-Boigny sont conjoncturelles et passagères et pourraient disparaître à l’issue de la présente présidentielle, au cas où la gauche était battue.
Dans le même schéma, la présence de Pascal Affi N’Guessan aux côtés du Président Gbagbo à Yopougon et la réaffirmation du lien affectif à Laurent Gbagbo par le candidat Don Mello sont deux indices que la gauche ne tardera pas à se reconstituer autour du Président Laurent GBAGBO, leur ADN, au lendemain d’une victoire d’Ahoua Don Mello.
Ce serait déjà une bonne solution qui aurait épargné une discorde de plus à la Côte d’Ivoire, tout en ramenant le pouvoir dans la famille de la gauche ivoirienne. Mandela aura marqué l’Afrique en esquivant le virus et la tentation de trop garder la balle au pied. Cela vaut également pour le Président Alassane OUATTARA.
J’ai coutume de dire que les imposants buildings construits sous sa gouvernance devraient rester sur pierre, à l’issue de la présidentielle de 2025 ou de 2026 si elle était reportée. L’essentiel, c’est la vie des Ivoiriens qui compte.
Dapa Donacien
Ex-Coordonnateur régional PPA-CI Gontougo (Bondoukou, Tanda et Sandégué)
Email : dapadonacien@gmail.com
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