Cei / La ruée des poids plumes et des outsiders – Lamoussa Djinko veut une « politique monétaire et budgétaire » pour son pays

Au dernier jour du dépôt des candidatures tout comme hier lundi 25 août, la Cei continue de recevoir les aspirants à la magistrature suprême. Au secrétariat permanent, on ne se tourne pas les pouces. La tâche était plus ardue ce mardi dans la matinée à l’heure du dépôt de la candidature du champion en titre Alassane Ouattara que ses challengers anti 4e mandat veulent déboulonner.

Lundi, Assalé Tiémoko qu’on peut considérer comme un outsider sérieux a déposé sa candidature pour le compte de son mouvement Aujourd’hui et demain la Côte d’Ivoire (Adci). Il a succédé à Ahoua Don Mello qui a déposé entre 22 heures et 23 heures. L’ancien vice-président du Ppa-Ci en disgrâce dans son parti, choisit d’opter pour une candidature indépendante. C’est son Directeur de Cabinet Kouamé Kouakou dit OK qui a déposé son dossier. Don Mello ayant eu entre temps des obligations qui le maintiennent hors du pays, selon ses lieutenants.

Dans la même journée du lundi, Lamoussa Djinko du Renouveau démocratique a déposé sa candidature. Après avoir passé une longue parti de sa vie aux États-Unis, celui que ses intimes appellent Dady est venu à bord d’une rutilante voiture américaine. C’est la présidentielle et au-delà de l’acte de candidature il faut impressionner. Lamoussa Djinko ne s’est pas négligé. Costume bien mis, cheveux grisonnant, la voix à l’accent américain, il a étalé en quelques minutes sous le perron de la Cei, un pan de son projet pour la Côte d’Ivoire :

Je voudrais tout simplement dire que nous sommes à un tournant décisif de la vie de notre nation. Notre pays a 65 ans. Il y a eu beaucoup de progrès depuis 1960, mais la réalité est qu’après 65 ans, les statistiques de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, du PNUD, de la CIA, de l’UNESCO nous disent que nous sommes encore un pays pauvre. 65 ans après », entame-t-il son discours avant de dévoiler les raisons de sa candidature.

nous pensons à un transfert d’un pouvoir de génération, c’est-à-dire la génération du président Ouattara et du président Gbagbo à la nôtre. Et en ce qui nous concerne, notre génération, nous pensons que nous pouvons développer cette nation en 25 ans. Notre objectif, c’est de maintenir un taux de croissance de 10 % pendant toute cette génération, ce qui veut dire que tous les 7 ans, nous allons pouvoir doubler notre PIB. Les statistiques nous disent que nous avons seulement 87 milliards de dollars comme PIB. Cette addition distribuée, toute la richesse de la Côte d’Ivoire, à chaque Ivoirien, chacun n’aura que 140 000 francs CFA seulement par mois, alors que d’autres nations en ont 4 millions, 5 millions, 6 millions. Et nous avons aussi le SMIC à 75 000 francs. C’est ça la cherté de la vie. C’est très difficile. Notre économie est faible par rapport à la population que nous avons. Il y a des nations qui ont démarré il y a 30 ans seulement, qui se sont hissées au top des pays développés. Les pays asiatiques, quelques pays européens qui n’ont même pas nos ressources, ils sont en ce moment développés. Ce sont 5 ans, nous pensons que c’est assez. Les statistiques ne sont pas très bonnes au niveau de la santé, de l’éducation et nous n’avons toujours pas pu nous industrialiser. Au niveau de l’éducation, nous avons seulement 4 % de nos enfants qui rentrent à l’université, alors qu’il y en a 96 ou 97 dans les pays développés. Au niveau de la santé, on reconnaît la qualité de la santé d’un pays par l’espérance de vie de ses citoyens. Nous sommes à 62 ans, alors que d’autres vivent 26 ans plus que nous. C’est pour cela, je dis merci à nos aînés, mais notre génération, doit transformer cette Côte d’Ivoire en réorientant l’économie de ce pays. Une économie d’un pays repose sur deux outils. L’outil de la politique monétaire et de la politique budgétaire. Nous n’avons que la politique budgétaire, parce que tout simplement, en 1945, la France a introduit le franc CFA, où nous n’étions même pas encore indépendants. En 1945, Houphouët était en train de lutter pour sortir des travaux forcés. Nous prenons notre indépendance en 1960, on nous impose 11 accords, on nous demande de déposer nos avoirs au compte d’opérations en France. C’est pourquoi depuis 60 ans, nous avons tout fait, nous n’avons pas pu avoir le revenu suffisant pour transformer nos sociétés, parce qu’on devrait déposer les fonds au compte d’opération en France. Ce compte a été fermé en 2020, mais nous continuons d’avoir notre monnaie arrimée à l’euro. La France continue de garantir cette monnaie. Notre génération, doit mettre fin à cela. Notre monnaie ne sera plus rattachée à l’euro et la France ne va plus garantir notre monnaie. C’est une question de politique monétaire qui dit qu’en principe, l’impression, la frappe, l’émission d’une monnaie se fait par sa banque centrale et se contrôle par sa banque centrale. Nous allons tourner en avant, contrôler notre avenir en ayant une politique monétaire africaine, c’est-à-dire dans l’espace Uemoa. Et je pense qu’avec ça, les revenus seront suffisamment larges pour nous permettre de développer notre pays. .

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