Émissaires Présidentielles 2025: des candidatures déposées par procuration, un affront au peuple souverain ?

En Côte d’Ivoire, la présidentielle d’octobre 2025 est annoncée comme un tournant décisif de l’histoire nationale.

Pourtant, plusieurs poids lourds de la vie politique ont choisi de se tenir à distance de ce moment solennel. Ni Laurent Gbagbo, ni Tidjane Thiam, ni Alassane Ouattara n’ont jugé utile de déposer eux-mêmes leur candidature à la Commission électorale indépendante (CEI). L’acte a été accompli par procuration, à travers des émissaires.

Pour certains, il ne s’agit là que d’une formalité administrative.

Mais pour un peuple qui exige respect et considération, cette absence a valeur de symbole.

Comment prétendre incarner l’espoir, la dignité ou l’avenir d’une nation lorsqu’on ne prend même pas la peine d’accomplir soi-même le premier geste de la course à la magistrature suprême ?

Le contraste est saisissant : ces leaders sollicitent les suffrages d’un peuple qu’ils tiennent déjà à distance dans un moment de vérité. Ils parlent de démocratie participative, mais délèguent l’acte fondateur de leur ambition à des mandataires. Est-ce une stratégie calculée ? Un signe de peur ? Ou l’expression d’un mépris à peine voilé ?

La question se pose également du rapport à la CEI. Est-elle perçue par ces candidats comme un simple guichet administratif dépourvu de légitimité, minée par des accusations de corruption et de partialité ? Peut-être. Mais elle demeure, dans l’architecture institutionnelle, le sanctuaire électoral où se joue la crédibilité du processus démocratique.

Se présenter en personne aurait été un acte de respect envers cette institution, mais aussi un geste de proximité envers la nation. En choisissant l’absence, ces leaders envoient un message paradoxal : ils aspirent à gouverner un peuple qu’ils ne daignent pas honorer dans un moment où l’histoire exige, au contraire, présence et engagement.

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