Sommet Alaska: la presse américaino-ukrainienne voit Vladimir Poutine sortir vainqueur face à Donald Trump

Vladimir Poutine et Donald Trump se sont entretenus pendant trois heures, vendredi 15 août, en Alaska. Si le président russe semble avoir brisé son isolement international, son homologue américain repart bredouille, incapable d’esquisser le moindre accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

La presse américaine et ukrainienne est unanime : Poutine marque un point, Trump encaisse un échec. En Russie, les journaux proches du pouvoir saluent la rencontre sans s’avancer sur les perspectives de négociation.

« Un dictateur accueilli en roi »

Dans un éditorial au vitriol, The Kyiv Independent dénonce un sommet « écœurant, honteux et inutile ». Le média ukrainien fustige l’image d’« un criminel de guerre accueilli avec les honneurs » aux États-Unis, alors que ses drones continuent de frapper l’Ukraine. Il souligne aussi le contraste avec l’accueil jugé humiliant réservé à Volodymyr Zelensky quelques mois plus tôt à Washington : « Trump a choyé Poutine, mais humilié Zelensky. Ces deux épisodes sont honteux. »

Pour le journal, Donald Trump ne comprend pas la logique de son interlocuteur : « Poutine ne conclut pas d’accords, il prend. Et il continuera à prendre jusqu’à être arrêté par la force. Il n’est pas transactionnel, il est messianique : il veut l’Ukraine pour la Russie. »

« Tapis rouge et déférence »

Aux États-Unis, le New York Times note le contraste entre la mise en scène et l’absence de résultat : « Trump a déroulé le tapis rouge à Poutine. Il n’a toujours pas obtenu d’accord de paix. » Le quotidien insiste sur la « démonstration militaire » offerte au président russe, avec le survol d’un bombardier furtif B-2 et la présence de chasseurs F-22, ainsi que sur un « geste de déférence inhabituel » : Trump a laissé son homologue russe s’exprimer en premier.

L’éditorialiste Serge Schmemann résume : « Rares sont les sommets Est-Ouest qui se sont conclus avec aussi peu de clarté. Ce qui était clair, en revanche, c’est que Poutine était satisfait. »

Un statu quo sanglant

De son côté, le Wall Street Journal relève que Poutine a refusé toute avancée, même un cessez-le-feu temporaire : « Les massacres que Trump dit abhorrer vont se poursuivre. »

Pour les Européens, note un envoyé spécial du New York Times, l’absence de concessions de la part de Washington contient paradoxalement un élément de soulagement : la crainte principale était que Donald Trump cède aux exigences territoriales du Kremlin.

Verdict médiatique : Poutine repart renforcé, Trump affaibli, et la guerre en Ukraine continue.

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