Près de quatorze ans après la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait environ 3 000 morts, les autorités ivoiriennes ont achevé la restitution aux familles des corps identifiés des victimes.
En marge d’un forum pour la paix tenu le 14 août 2025 à Guiglo, dans l’ouest du pays, la ministre de la Cohésion nationale, Myss Belmonde Dogo, a annoncé que les 67 corps identifiés avaient été entièrement remis aux proches. « C’était toute une procédure qui a duré des années, et nous avons achevé la dernière remise de corps », a-t-elle déclaré. « La restitution est terminée, il faut que chaque Ivoirien le sache. »
La crise, déclenchée par la contestation des résultats de l’élection présidentielle de 2010 entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, avait plongé la Côte d’Ivoire dans un conflit sanglant entre décembre 2010 et avril 2011. Si certains corps avaient été directement récupérés par les familles, d’autres avaient été transférés dans des morgues pour identification.
Une procédure entamée en 2013
Selon la ministre, depuis 2023, 53 corps ont été restitués dans le Grand Ouest et 14 à Abidjan. La dernière cérémonie de remise a eu lieu en mai 2025 à Duékoué, où six corps ont été remis aux familles. Elle n’a toutefois pas précisé si des corps non identifiés restaient encore conservés.
Des associations de victimes contestent la version officielle. Elles affirment que certaines familles attendent toujours de récupérer les dépouilles de leurs proches, notamment ceux qui auraient été exhumés de fosses communes et transférés à Abidjan pour autopsie. « Ce n’est pas juste, ce n’est pas normal », a réagi Léonard Kei, président d’une organisation membre de la Confédération des victimes de crises ivoiriennes.
Des mémoriaux pour honorer les victimes
En mai 2025, plusieurs mémoriaux ont été inaugurés dans l’Ouest, notamment à Duékoué, où 817 personnes avaient été tuées en une seule journée en mars 2011. D’autres monuments avaient été érigés en avril à Abobo et à Yopougon, dans le district d’Abidjan.
Cette annonce intervient à un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, à laquelle le président sortant Alassane Ouattara est candidat à un quatrième mandat.
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