Montréal a vibré hier soir au rythme d’un exploit historique : Victoria Mboko, 18 ans, a offert au tennis canadien un dénouement aussi inattendu que spectaculaire en s’imposant face à la Japonaise Naomi Osaka en finale du tournoi WTA, sur le score de 2-6, 6-4, 6-1.
Une ascension fulgurante
Entrée dans le tournoi grâce à une wild card, Mboko a renversé tous les pronostics. Avant de croiser la route d’Osaka, elle avait déjà éliminé de grandes figures du circuit : la récente championne de Roland-Garros Coco Gauff, Jessica Bouza, puis la redoutable Jelena Rybakina. Grâce à cette victoire retentissante, elle grimpe de la 85e à la 25e place du classement mondial WTA. Un bond exceptionnel qui confirme l’éclosion d’un nouveau talent dans le tennis féminin.
Un début difficile, une remontée impressionnante
La finale n’avait pourtant pas bien commencé pour la jeune Canadienne. Visiblement gênée par une douleur au poignet et coupable de 13 doubles fautes, elle concède rapidement le premier set (6-2) face à une Naomi Osaka en quête de renaissance, qui disputait sa première finale depuis la naissance de sa fille en juillet 2023.
Mais portée par un public acquis à sa cause, Mboko trouve les ressources pour inverser la tendance. Elle élève son niveau de jeu, décroche le second set (6-4), puis déroule dans le troisième (6-1) face à une Osaka en perte de rythme.
Une émotion à la hauteur de l’exploit
Au moment de la balle de match – un revers d’Osaka resté dans le filet – Mboko s’écroule à genoux, hurle de joie, puis court vers les tribunes, où l’attendent ses proches et son staff. L’instant est fort, chargé d’émotion, symbolique du rêve devenu réalité. « C’est le plus beau jour de ma vie », a-t-elle confié après le match, les larmes aux yeux, en recevant son trophée sous les applaudissements du public montréalais.
La finale, marquée par 13 bris de service, a tenu le public en haleine. L’ambiance survoltée a même contraint l’arbitre à réclamer le silence à plusieurs reprises durant les échanges.
« Quelle semaine incroyable ! Montréal, je t’aime », a lancé Mboko, très émue, lors de la remise des trophées.
Naomi Osaka, quant à elle, a reçu un accueil mitigé de la foule. Si une partie du public l’a applaudie, des huées ont aussi retenti. La Japonaise [d’un père Haïtien], de retour en finale après la naissance de sa fille en 2023, a quitté la scène en félicitant sa cadette victorieuse, mais sans accorder d’interview, lançant simplement : « Merci, je crois… » en réponse à l’accueil contrasté du public.
La victoire de Mboko entre dans l’histoire : seules deux autres joueuses avaient remporté un WTA 1000 avec une wild card avant elle – Maria Sharapova à Cincinnati (2011) et Bianca Andreescu à Indian Wells (2019). Désormais, le nom de Victoria Mboko figure aux côtés des grandes.
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