Damana Pickass, Dahi Nestor, Blaise Lasme et Koua Justin, figures de proue du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), ont été relâchés tôt ce matin après plus de 18 heures d’interrogatoire à la Préfecture de Police d’Abidjan. Ces convocations, survenues à la suite des incidents nocturnes dans la commune de Yopougon les 1er et 2 août, ont suscité une vive inquiétude dans les rangs de l’opposition.
Selon des sources proches du Front Commun (coalition PPA-CI – PDCI), les auditions entamées le 5 août dès 11 heures se sont achevées entre 5h et 6h ce 6 août. Aucun chef d’accusation formel n’a été notifié aux responsables, qui ont pu regagner leurs domiciles, fatigués mais résolus à poursuivre leur engagement.
Un climat de répression avant la marche du 9 août
Les interpellations interviennent dans un contexte politique de plus en plus électrique, à la veille de la grande marche pacifique prévue le 9 août par le Front Commun. Des heurts avaient éclaté dans plusieurs quartiers de Yopougon, notamment à Niangon, Banco et Sideci, entre jeunes militants et forces de sécurité. Des témoins rapportent des arrestations musclées, des perquisitions nocturnes et un déploiement policier d’une ampleur inhabituelle.
Dans un communiqué diffusé localement, une cellule du PPA-CI Yopougon a dénoncé des « arrestations arbitraires » et pointé du doigt une stratégie de répression visant à décapiter les structures d’encadrement de la marche. Le parti a saisi ses avocats, mais aussi des organisations de défense des droits humains.
Le silence pesant du ministère de l’Intérieur
Aucune déclaration officielle n’a été faite par le ministère de l’Intérieur, bien que certaines sources sécuritaires évoquent une enquête ouverte pour « troubles à l’ordre public » et « incitations à la violence ». Ce silence, jugé suspect par plusieurs observateurs, alimente les soupçons d’une instrumentalisation politico-judiciaire de la justice et des forces de l’ordre.
Une marche maintenue malgré les pressions
Face aux intimidations, le Front Commun reste ferme. La marche, initialement prévue en plein centre d’Abidjan, se tiendra finalement sur un tronçon de moins de 5 km dans la commune de Yopougon. Un repli tactique présenté comme un compromis, mais aussi comme une preuve de la volonté de l’opposition de maintenir la pression sans verser dans la provocation.
Alors que la campagne électorale se profile à l’horizon, ces arrestations et tentatives d’intimidation viennent confirmer les craintes d’un climat pré-électoral délétère. Mais elles renforcent également la détermination des partis d’opposition à ne plus laisser le terrain politique à un seul camp.
Fin des auditions à la Préfecture de police : les personnes convoquées ont regagné leur domicile ce matin du 6 août.
Pour rappel, les auditions avaient débuté le 5 août aux environs de 11h et se sont achevées entre 5h et 6h du matin, selon les militants du Front commun… pic.twitter.com/0eIeVnUSQV
— La Côte d’Ivoire Est Chic (@Cotedivoireoff_) August 6, 2025
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