PPA-CI : Aveux forcés sans « présomption d’innocence » – la RTI complice du Rhdp ?

C’est une diffusion télévisée qui soulève l’indignation au sein de l’opposition. Dans la soirée du lundi 4 août, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), chaîne publique nationale, a diffusé des séquences montrant plusieurs jeunes militants, attribués au Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), faisant des aveux à visage découvert sur de présumés projets de déstabilisation du régime. Une séquence à haute charge politique, diffusée sans filtre, qui a immédiatement déclenché la colère du parti de Laurent Gbagbo.

Une mise en scène orchestrée ?

Pour le PPA-CI, il ne fait aucun doute que ces « aveux » sont forcés. « C’est une mascarade médiatique orchestrée par le régime pour salir l’image de notre parti à l’approche de la présidentielle », a réagi un cadre du mouvement. Dans un communiqué publié tôt ce mardi, le PPA-CI a dénoncé une violation grave de la présomption d’innocence et un usage politique des médias publics à des fins de propagande et de manipulation.

Un climat délétère à trois mois du scrutin

Alors que la Côte d’Ivoire entre dans une période cruciale avant la présidentielle du 25 octobre 2025, cette affaire illustre le climat de tension qui entoure le processus électoral. Le PPA-CI, qui a désigné Laurent Gbagbo comme son candidat, dénonce depuis plusieurs semaines un harcèlement judiciaire et une campagne de diabolisation orchestrée par le pouvoir en place. Pour ses responsables, la diffusion d’aveux supposés, sans la moindre procédure contradictoire, est une tentative de criminaliser l’opposition.

Une RTI transformée en outil de répression ?

La chaîne publique RTI, déjà critiquée pour son manque de pluralisme, est aujourd’hui accusée par l’opposition d’être devenue une tribune d’accusation contre toute voix dissidente. Dans ce dossier, la diffusion des images d’individus non jugés, exposés publiquement et « avouant » des faits sous la contrainte apparente, relance la question de l’indépendance des médias publics et du respect des droits fondamentaux.

Appel à la communauté internationale

Dans son communiqué, le PPA-CI appelle les organisations de défense des droits humains, les observateurs électoraux et les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire à se saisir de cette affaire. « L’opinion internationale doit comprendre que la démocratie est en grave danger. Nous ne sommes plus dans un État de droit, mais dans un régime de terreur médiatique », accuse le texte.


Conclusion

À quelques mois de la présidentielle, la tension monte d’un cran. Si ces aveux télévisés étaient censés discréditer l’opposition, ils pourraient bien avoir l’effet inverse : galvaniser ses soutiens et renforcer la suspicion d’une justice aux ordres. La RTI, quant à elle, devra répondre devant l’opinion publique de son rôle dans cette affaire qui pourrait marquer un tournant dans la campagne.

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