L’annonce, jugée controversée, de la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat présidentiel continue de susciter des remous au sein de la diaspora ivoirienne. À Paris, la représentation du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a franchi un nouveau cap dans la contestation, en évoquant la nécessité d’une transition politique, à l’image du Comité national de transition (CNT) brièvement instauré après la crise postélectorale de 2020.
Réunis en séance exceptionnelle, les cadres du PDCI en France ont publié une déclaration au ton ferme, qualifiant la décision du chef de l’État d’« atteinte grave à l’État de Droit» et de « piétinement de la démocratie », tout en appelant « l’ensemble des Ivoiriens, le peuple souverain, à se lever pour le respect de ses droits inaliénables ».
Si le communiqué n’évoque pas explicitement le CNT conduit en 2020 par Pascal Affi N’Guessan, certains analystes y voient une tentative de relance d’un front de rupture, à défaut d’une alternance par les urnes, jugée de plus en plus compromise dans le contexte actuel.
Le climat préélectoral s’est fortement tendu ces derniers jours : interdiction de la marche pacifique du 2 août organisée par le Front commun PPA-CI – PDCI, contestation du fichier électoral, exclusion de certains candidats de la liste électorale, et désormais l’entrée en lice d’Alassane Ouattara.
La déclaration de la représentation du PDCI en France, bien qu’elle n’émane pas de la direction officielle du parti à Abidjan, met en lumière une tendance récurrente dans la diaspora : radicaliser la contestation depuis l’étranger, sans toujours mesurer les conséquences concrètes pour les militants mobilisés sur le terrain. Un phénomène souvent dénoncé dans les cercles politiques abidjanais, qui pointent une fracture entre les mots d’ordre venus d’Europe et les réalités de la rue ivoirienne.
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