Cotonou: La chanteuse américaine Ciara devient citoyenne béninoise grâce à une loi sur la Diaspora

Ciara, lauréate d’un Grammy Award, a officiellement obtenu la nationalité béninoise, devenant l’une des premières bénéficiaires d’une loi inédite adoptée en septembre dernier au Bénin. Cette législation permet aux descendants de victimes de la traite transatlantique de recouvrer une citoyenneté africaine, à condition de prouver leur filiation par un test ADN.

« Une page d’histoire s’est écrite le 26 juillet », a déclaré l’artiste sur Instagram. « Je n’oublierai jamais le moment où j’ai été accueillie par le président Patrice Talon et le beau peuple béninois. Merci, Bénin, de m’avoir ouvert les bras et le cœur. »

Aux côtés de deux autres naturalisés, Ciara a reçu son passeport lors d’une cérémonie officielle présidée par le chef de l’État, le ministre de la Justice Yvon Détchénou, et l’Office béninois du tourisme. Le gouvernement béninois salue un « acte symbolique et historique », bien au-delà d’une formalité administrative : « C’est un signe de l’âme, un retour aux origines. Une main tendue à ceux que l’histoire, dans sa cruauté, a arrachés à notre pays. »

Dans la continuité de cette démarche mémorielle et réparatrice, les autorités béninoises ont lancé la plateforme numérique « My Afro Origins », destinée à faciliter les demandes de citoyenneté pour les personnes âgées de 18 ans ou plus, ne possédant pas de passeport africain et pouvant établir un lien généalogique avec l’Afrique subsaharienne.

Ciara s’inscrit dans une dynamique plus large d’artistes afro-américains renouant avec le continent. Le rappeur Ludacris, naturalisé gabonais en 2020, vit désormais à Libreville avec sa famille. Stevie Wonder, pour sa part, a reçu en mai dernier un passeport ghanéen, pays auquel il se sent depuis longtemps spirituellement rattaché.

« En reconnaissant légalement ces enfants d’Afrique, le Bénin panse les blessures de l’histoire », a affirmé le ministre Détchénou, soulignant la portée réparatrice et universelle de ce geste. « Cette cérémonie nous oblige tous à affronter, partager, réparer et transcender l’histoire. »

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