Paludisme: la vaccination antipaludique couvre les 113 districts sanitaires

Après son introduction, il y a une année dans le Programme élargi de vaccination (PEV), le vaccin contre le paludisme est passé à l’échelle, couvrant l’ensemble des 113 districts sanitaires. Un pas important vient d’être franchi dans la lutte contre la mortalité infantile.

Un an après l’introduction du vaccin antipaludique dans le Programme élargi de vaccination (PEV) en routine, cette vaccination s’étend désormais à 75 autres districts sanitaires.

En effet, depuis le 15 juillet 2025, le passage à l’échelle de l’introduction du vaccin antipaludique est effectif, touchant ainsi les 113 districts sanitaires. Au moment de l’introduction en juillet 2024, la Côte d’Ivoire, avec le soutien de ses partenaires avait réceptionné au total, 656 600 doses du R21/Matrix-M. Ce qui a permis dans un premier temps de vacciner 250 000 enfants âgés de 0 à 23 mois dans 38 districts sanitaires. Le coût de l’introduction du vaccin antipaludique dans le PEV est estimé à 3 565 634 977 FCFA. La Côte d’Ivoire fait partie des premiers pays en Afrique à bénéficier de ces vaccins.

La campagne de vaccination qui a été lancée, dans le cadre du passage à échelle, le 15 juillet dernier à N’Zianouan, cible 420 000 enfants de 0 à 23 mois. Le calendrier vaccinal prévoit quatre doses à 6 mois, 8 mois, 9 mois et 15 mois. « Le vaccin avec une efficacité de 98% a pu protéger efficacement et sauver 25 à 30 % des enfants qui mouraient de cette infection », a affirmé le directeur coordonnateur du PEV, Raymond Gbotto Brou, dans un entretien accordé au CICG. Et en conjuguant leurs efforts, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) et le programme élargi de vaccination visent à réduire de 75% l’incidence et la mortalité d’ici 2026. Avec ces vaccins, le pays a pu renforcer son arsenal de lutte pour l’élimination du paludisme.

Selon le Pnlp, « en 2023, l’incidence de la maladie était de 269 pour 1000 habitants dans la population générale, mais atteignait 992 pour 1000 chez les enfants de moins de 5 ans. Cette catégorie représente plus de 70 % des décès liés au paludisme, soit environ 3 enfants qui meurent chaque jour de cette maladie évitable ». Le paludisme demeure la première cause de mortalité infantile en Côte d’Ivoire.

A mi-juillet 2025, ce sont 650 000 enfants qui ont été vaccinés depuis l’introduction du vaccin.

« Ce vaccin vise à relever le défi de la réduction des cas de décès des enfants de moins de 5 ans », a indiqué le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba qui a appelé les parents à se rendre dans les centres de santé pour faire vacciner les enfants. Le vaccin antipaludique est gratuit.

« Le vaccin est un outil supplémentaire dans notre arsenal. Il ne remplace pas les moustiquaires ni les traitements mais vient les compléter », a souligné le ministre de la Santé.

En Côte d’Ivoire, le paludisme est encore un problème de santé publique. Il demeure le premier motif de consultation dans le pays. Sur 100 cas qui vont en consultation, 33 personnes y sont pour le paludisme. En 2023, 1485 cas de décès étaient liés au paludisme, soit cinq décès pour 100 000 habitants.

La lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire, combine l’efficience de la prise en charge dans les centres de santé et la prévention.
La politique préventive repose aussi sur la lutte antivectorielle, à travers la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA).

En plus de la distribution de moustiquaires, on note aussi la pulvérisation intra domiciliaire d’insecticides dans les zones les plus endémiques. Une technique qui fait ses preuves dans plusieurs pays africains.

Transmis par les moustiques, le paludisme est endémique dans 96 autres pays dans le monde.

La Côte d’Ivoire, elle, maintient le cap sur son objectif d’éradiquer le paludisme d’ici 2030.

CICG

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