Bayrou dénonce une “soumission”, entre stabilité de façade et déséquilibre stratégique
Le Premier ministre français, François Bayrou, a vivement critiqué, ce lundi 28 juillet, l’accord commercial conclu entre les États-Unis et l’Union européenne. Ce texte, qui prévoit l’établissement de droits de douane américains à 15 % sur les produits européens, est perçu par le chef du gouvernement comme une entorse grave aux principes de souveraineté économique du Vieux Continent.
« C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission », a écrit François Bayrou dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter), exprimant une indignation rare à ce niveau de responsabilité.
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À l’issue d’une rencontre en Écosse entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, les États-Unis et l’Union européenne ont conclu un accord commercial prévoyant une taxe douanière de 15 % sur les exportations européennes. En contrepartie, l’UE s’est engagée à acheter 750 milliards de dollars d’énergie sur trois ans et à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis.
Cet accord est largement critiqué en Europe. Le ministre français délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, parle d’un accord « déséquilibré », même s’il apporte une stabilité provisoire. Son collègue au commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, appelle à un rééquilibrage, soulignant que l’Europe ne peut pas se comporter en puissance économique passive.
Les réactions politiques sont partagées. Ursula von der Leyen est soutenue par certains, comme Stéphane Séjourné, qui défend une stratégie de prévention d’une guerre commerciale. Mais l’opposition dénonce une capitulation : Jordan Bardella (RN) parle d’« accord de la honte », Jean-Luc Mélenchon évoque une reddition à Trump, et Raphaël Glucksmann parle d’une « faiblesse politique et morale désespérante ».
Le Medef appelle, lui, à un sursaut européen, estimant que l’UE ne peut rester une « variable d’ajustement » face aux puissances américaine et chinoise. Une réunion est prévue mercredi à Bercy pour examiner les implications de l’accord, notamment sur les secteurs industriels comme l’automobile, le textile et la chimie, déjà affectés par les nouvelles taxes.
Avec Lemonde.fr et AFP
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