Bourses francophones en plein essor: l’euphorie à Abidjan et Casablanca peut-elle durer ?

Portées par la vigueur du secteur financier et des infrastructures, les deux principales places boursières d’Afrique francophone enregistrent des performances historiques. Mais derrière l’emballement, le spectre d’une surchauffe commence à inquiéter.

À moins d’un mois d’intervalle, les Bourses d’Abidjan et de Casablanca ont franchi des seuils symboliques. Le 20 juin, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), qui regroupe huit pays d’Afrique de l’Ouest, a atteint les 12 000 milliards de F CFA de capitalisation, soit environ 18,3 milliards d’euros. Le 18 juillet, l’indice MASI de Casablanca, principal baromètre du marché marocain, dépassait les 19 000 points, un record absolu.

Ces pics témoignent d’une dynamique commune portée par deux piliers économiques : la finance et les BTP-infrastructures, secteurs en pleine effervescence dans un contexte de reprise économique. La stabilité macroéconomique post-pandémique, les politiques publiques de relance et les projets d’envergure dans l’énergie, les transports ou le numérique suscitent l’intérêt croissant des investisseurs, notamment institutionnels.

Cependant, cette montée en flèche ne fait pas l’unanimité. Certains analystes mettent en garde contre un risque de bulle spéculative, notamment dans des segments où les valorisations atteignent des niveaux jugés excessifs. L’hyperconcentration des transactions sur quelques grandes valeurs (banques, assurances, cimenteries) accroît la sensibilité des marchés à des retournements brusques.

Dans un contexte marqué par le resserrement des politiques monétaires sur le continent et une incertitude géopolitique persistante, une question s’impose : jusqu’où les marchés peuvent-ils grimper avant de corriger ?

Commentaires Facebook

Laisser un commentaire