Facturation électronique en Côte-d’Ivoire: un virage trop rapide pour un secteur encore en rodage

Depuis le 1er juin 2025, les grandes entreprises ivoiriennes sont tenues de délivrer des factures normalisées électroniques, en remplacement des anciennes factures papier. Cette réforme vise à moderniser l’administration fiscale et à mieux mobiliser les recettes intérieures.

Toutefois, le déploiement précipité du dispositif suscite de vives inquiétudes dans le secteur industriel.

Louis S. Amedé, Directeur Général de la Fédération nationale des industries et services de Côte d’Ivoire (FNISCI), qualifie la situation de « véritable gageure », soulignant l’insuffisante préparation technique, institutionnelle et opérationnelle, tant du côté des entreprises que de l’administration. Malgré une phase pilote et quelques sessions de formation, le passage à la facturation électronique impose des investissements non budgétés et des ajustements profonds difficilement réalisables en si peu de temps.

Face à cette réalité, la FNISCI plaide pour une période transitoire courant jusqu’à la fin de l’exercice 2026, afin de permettre une mise en conformité progressive, mieux planifiée et adaptée aux capacités réelles des acteurs concernés. Louis Amedé avertit qu’un déploiement précipité pourrait non seulement fragiliser les entreprises, mais aussi compromettre l’efficacité de la réforme, l’élargissement de l’assiette fiscale et la crédibilité du système.

En somme, si l’objectif de digitalisation est salué, sa mise en œuvre, dans les conditions actuelles, risque de créer plus de dysfonctionnements que d’effets bénéfiques à court terme.

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