Quand la manipulation s’organise pour saborder le PPA-CI
Il n’aura suffi que d’une lettre devenue en peu de
temps « note d’analyse » rédigée dans la
précipitation et diffusée dans l’ambiguïté, pour que
s’emballe une opération sournoise visant à
fragiliser, il faut le dire sans hésitations, l’un des
partis politiques les plus cohérents et les plus
prometteurs de la scène ivoirienne actuelle : le
PPA-CI. Une manœuvre à première vue anodine,
mais qui, à bien y regarder, s’inscrit dans un projet
beaucoup plus structuré : une tentative délibérée,
systémique, méthodique, de désarticuler de
l’intérieur ce que des années de lutte ont
patiemment construit.
Cette opération porte la signature trouble d’un
homme qui, fut à une époque, celle de son
« Renaissance » considéré par quelques individus
comme un proche du Président Laurent Gbagbo :
Ahoua Don Mello. Aujourd’hui, son nom s’éloigne
indiscutablement de l’honneur qu’il prétend
incarner. Ce n’est plus le technocrate que l’on
écoute, mais le politicien que l’on soupçonne. Ce
n’est plus le camarade, mais l’architecte d’une
division larvée. Ce n’est plus le bâtisseur, mais le
pyromane camouflé en pompier.
UNE OFFENSIVE DÉGUISÉE EN ANALYSE : LA DUPLICITÉ COMME MÉTHODE
Il ne faut pas s’y tromper. Derrière les atours de la
réflexion politique, ce que M. Don Mello a
orchestré relève moins de la critique constructive
que de l’attaque ciblée, d’une stratégie bien rodée
consistant à désigner une cible symbolique
pour affaiblir un projet collectif. Et cette cible,
cette fois, ce n’est ni un programme ni un
argument. C’est une personne. Une femme. Une
figure désormais centrale autour du Président.
Car oui, toute cette mise en scène n’a qu’un seul
but : délégitimer celle qui, par sa loyauté sans
faille, son engagement discret mais structurant,
incarne aux yeux de beaucoup la continuité, la
stabilité et la vigilance dans l’entourage immédiat
du Président Laurent Gbagbo.
En agissant ainsi, Ahoua Don Mello ne fait pas que
remettre en question des choix politiques : il
s’inscrit dans une logique perverse de
délégitimation par procuration, en réveillant des
peurs archaïques, et en surfant sur les
ressentiments personnels. Il ressuscite une vieille
rengaine toxique : l’idée selon laquelle une épouse
influente n’est jamais là par mérite, mais toujours
par manipulation. Cette posture est lâche, indigne
et politiquement suicidaire.
NADY BAMBA : LE PRÉTEXTE COMMODE À UNE REVANCHE PERSONNELLE
Soyons clairs. Ce n’est pas seulement Nady
Bamba que Don Mello attaque. C’est le noyau
décisionnel du PPA-CI, et par extension,
l’autorité du Président Laurent Gbagbo. Mais il
sait que s’en prendre frontalement au fondateur du
parti serait mal perçu, voire suicidaire. Alors il
adopte une stratégie de contournement : il attaque
l’entourage, il insinue de façon insidieuse, il
détourne subtilement l’attention, il lance des
cailloux depuis les buissons.
C’est une vieille méthode. C’est aussi une
méthode lâche. Car accuser indirectement une
femme d’être la cause d’un choix politique, c’est
refuser d’assumer sa vraie cible. C’est faire preuve
d’un courage moralement inexistant. C’est
porter le débat politique sur le terrain glissant de
l’affect, du soupçon, de la rumeur.
Nady Bamba n’a jusqu’à présent revendiqué un
rôle exécutif. Elle n’a jamais parlé au nom du PPA-
CI sans mandat. Elle ne s’est jamais hissée au-
devant de la scène pour occuper une place qui ne
lui revient pas. Ce qu’elle incarne, en revanche,
c’est la loyauté indéfectible, le refus de la
trahison, la rigueur dans l’ombre et la fidélité
au combat. Et c’est cela qui dérange. Car
certains, qui croyaient pouvoir revenir en terrain
conquis, découvrent que les équilibres ont changé,
que la ligne politique du parti s’est affermie, que
les places sont désormais occupées par des gens
de conviction, pas des gestionnaires d’ego.
AHOUA DON MELLO : L’INTELLECTUEL EN SERVICE COMMANDÉ ?
Derrière la façade de l’analyse technique se
dessine aujourd’hui une vérité dérangeante :
Ahoua Don Mello agit avec une précision trop
calculée pour qu’on y voie une simple erreur
de jugement. Il obéit à un agenda. Lequel ? C’est
toute la question. Mais ce que nous savons, c’est
que cette intervention publique ne tombe pas du
ciel. Elle surgit au moment même où le PPA-CI
affirme son positionnement, clarifie ses ambitions,
et entre dans une phase de consolidation
stratégique. Hasard ? Évidemment non.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette lettre ?
Pourquoi cette cible ? Pourquoi ce ton sur des
ondes et des journaux dont on ne sait que trop
l’hostilité à l’égard du Président Gbagbo ?
Pourquoi celui qui s’est tu pendant les moments
les plus critiques quand le Président était à La
Haye, quand les militants se faisaient pourchasser,
quand le PPA-CI prenait des risques pour renaître
après les turpitudes de certains, décide-t-il
subitement de sortir du bois avec un texte
incendiaire ? Pourquoi cet intellectuel si silencieux
lorsqu’il fallait dire l’essentiel, se découvre-t-il
subitement une vocation de critique éclairé au
moment précis où l’unité du parti commence à
porter ses fruits ?
UNE TENTATIVE DE PUTSCH INTELLECTUEL CAMOUFLÉE EN DÉBAT D’IDÉES
Ce que nous observons est un manuel du
sabotage politique en quatre actes :
1. Désigner un bouc émissaire : une femme
si possible pour cristalliser les tensions.
L’objectif : déplacer le débat de la stratégie
politique vers le registre émotionnel et personnel.
Affaiblir le symbole, casser l’image de stabilité.
2. Discréditer les choix collectifs sous couvert
de critique intellectuelle.
Derrière les mots choisis, les formulations
prudentes, se cache une intention limpide :
insinuer que tout est faux, biaisé, téléguidé.
3. Se poser en victime éclairée.
Le saboteur devient prophète. Celui qui torpille se
fait passer pour le veilleur de nuit. Il convoque la
lucidité, l’histoire, le patriotisme panafricaniste. Il
pleure des larmes de crocodile sur une maison
qu’il tente de dynamiter de l’intérieur.
4. Proposer, sans le dire, une alternative.
C’est là le cœur du plan : introduire l’idée qu’un
autre leadership est possible, qu’un autre avenir
est souhaitable, qu’un autre homme pourrait et
devrait remplacer Gbagbo.
C’est un putsch intellectuel, mais un putsch tout
de même. Une tentative d’annexion morale du
parti par ceux qui en ont été éloignés non par
injustice, mais par désintérêt, par fatigue, par
compromission, ou par ambition refoulée.
UNE BASE POLITIQUE PLUS LUCIDE QUE JAMAIS
Mais ce que Don Mello et ses semblables oublient,
c’est que la base militante du PPA-CI n’est pas
faite de dupes. Elle a vu trop de retournements de
veste, trop de saboteurs repêchés par d’autres
régimes, trop de donneurs de leçons qui ont brillé
par leur absence au combat. Elle a enduré l’exil,
les prisons, les humiliations. Et elle a appris à
distinguer les critiques sincères des attaques
déguisées. Elle sait lire entre les lignes. Elle voit
les coups venir. Et elle n’oublie rien.
CE QUE CETTE ATTAQUE DIT DU PPA-CI : UN PARTI SOLIDE, DONC ATTAQUÉ
Le fait même que le PPA-CI suscite ces attaques
prouve sa vitalité. On ne tire pas sur une
ambulance. On tire sur ce qui gêne, sur ce qui
monte, sur ce qui se structure. Le PPA-CI, par sa
ligne claire, son assise populaire, sa capacité à
mobiliser et à fédérer, dérange tous ceux qui
vivent de l’ambiguïté, du flou, des calculs à
court terme.
Il ne s’agit pas ici de refuser le débat. Il s’agit de
rappeler les règles du jeu. Dans un parti sérieux,
le débat se mène dans les instances, avec des
camarades, dans la clarté et le respect. Pas dans
les colonnes de journaux. Pas par lettres fermées
et ouvertes. Pas en se servant d’une femme
comme d’un punching-ball politique.
CONCLUSION : LE TEMPS DE LA FERMETÉ
Il faut le dire avec clarté : Ahoua Don Mello a
franchi, selon nous, la ligne rouge. Celle qui
sépare la critique légitime de la trahison calculée.
Celle qui sépare l’analyse de l’assassinat
symbolique. Il ne s’agit plus d’un désaccord. Il
s’agit d’un acte de rupture. Il faut appeler un chat
un chat. Et face à cela, le silence serait de la
complicité.
Le PPA-CI doit répondre avec fermeté, non pas
dans l’hystérie, mais avec la rigueur politique qui
fonde toute organisation sérieuse. Il ne s’agit
pas d’exclure pour exclure. Il s’agit de protéger
une maison commune. Car cette maison que le
Président Gbagbo est en train de bâtir n’appartient
ni à ses proches, ni aux intellectuels de passage.
Elle appartient à un peuple debout, à une histoire
collective, à une promesse de souveraineté.
Et cette promesse n’a que faire des ambitions
blessées et des ego frustrés. Elle avance.
Tranquillement. Solidement. Et elle n’oubliera
jamais les visages de ceux qui, un jour, ont
tenté de l’affaiblir par des manœuvres de
couloir.
© Dr KOCK OBHUSU
Économiste – Ingénieur
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