Clarification biographique
Un bref rappel de leurs profils : Abiba Touré : actuelle porte-parole officielle du PPA-CI, avocate de formation, connue pour son style ferme, centralisée à Abidjan. Elle représente aujourd’hui la ligne communicationnelle officielle du parti mais est parfois perçue comme éloignée du terrain ou de certaines bases militantes. Nady Bamba (ou Nadiani Bamba GBAGBO) : épouse de Laurent Gbagbo, elle est sans poste formel au sein du PPA-CI mais souvent décrite par les militants comme influente en coulisses. Certains la qualifient de « véritable patronne du parti ».
Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA–CI)
Socialisme – Panafricanisme – Souveraineté
Abidjan, le 22 juillet 2025
À l’attention de Madame Abiba Touré,
Porte-parole du PPA–CI
Objet : Clarification et appel à la candidature du Vice-Président de l’Alliance Internationale des BRICS à l’élection présidentielle d’octobre 2025, dans un esprit d’apaisement et de responsabilité politique
Madame,
J’ai découvert ce jour, sur les réseaux sociaux, une décision unilatérale émanant de vous, en qualité de porte-parole du PPA–CI, mettant fin à mes fonctions au sein du parti. Plus grave encore, ce sont les internautes qui ont été informés avant même que je n’aie eu connaissance de cette décision, pourtant me concernant directement. En vertu du parallélisme des formes, il me semble légitime d’apporter des éclaircissements à ceux qui, choqués, n’ont cessé de m’appeler pour en comprendre les raisons.
Je tiens à vous saluer — avec l’ironie qu’impose la situation — pour la manière cavalière et peu élégante avec laquelle vous récompensez plus de dix années d’engagement loyal et sans faille derrière le Président Laurent Gbagbo. Depuis son arrestation le 11 avril 2011 jusqu’à la création, puis à l’implantation du PPA–CI dans le Gontougo, j’ai œuvré avec détermination pour que le retour du Président Gbagbo soit perçu comme une victoire populaire et non un retour discret, honteux ou passif.
En ma qualité de membre du Comité National d’Accueil (13 membres nommés par le Président Gbagbo), j’ai porté haut les couleurs du parti et représenté le territoire allant d’Agnibilékrou à Bouna. Ces faits sont vérifiables et connus. En 2019, j’ai osé, au nom de mes convictions, affronter le cabinet du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, affirmant devant son conseiller technique que Laurent Gbagbo reviendrait en Côte d’Ivoire et serait accueilli avec les honneurs par le peuple Koulango. Ce courage m’a valu menaces d’arrestation et ostracisation politique.
J’ai assumé à mes frais les mobilisations de centaines de militants, de Bondoukou à Abidjan. J’ai organisé la mobilisation des rois et chefs traditionnels à l’aéroport d’Abidjan le 17 juin 2021, sous une pluie de gaz lacrymogènes. Cette action m’a coûté la suspension d’un contrat de plusieurs millions de francs ce même jour, au Sofitel Hôtel Ivoire. Mais je suis resté digne : jamais je n’ai demandé un centime au parti pour financer mes activités.
Malgré mon implication et les résultats obtenus — l’implantation du parti dans tous les villages du Gontougo —, je découvre sur Facebook mon limogeage. Je ne peux m’empêcher d’y voir la conséquence d’intrigues politiques fomentées par ceux qui, au lieu de combattre le RHDP, ont concentré leur énergie à me neutraliser dans la région. Mon successeur, nommé en octobre 2023, s’illustre davantage par la collecte intempestive de cotisations que par une quelconque contribution financière ou organisationnelle dans ma coordination.
Pire encore, les actions que j’ai initiées, les fiches de maillage conçues pour préparer le parrainage, sont aujourd’hui attribuées à d’autres dans une tentative grossière de réécriture de l’histoire militante du PPA–CI dans le Zanzan.
Je tiens à rendre hommage aux coordonnateurs régionaux, fédéraux, et militants sincères qui ont travaillé à mes côtés. Je salue également Madame Simone Ehivet Gbagbo pour sa capacité à désamorcer les tensions politiques dans notre région, contribuant à des relations pacifiées entre le PPA–CI, le MGC et le COJEP, depuis 2021.
Je revendique également les excellentes relations que j’ai contribué à tisser entre le PPA–CI et le PDCI-RDA dans le Gontougo, bien avant la formalisation du Front Commun. Avec mon homologue du PDCI, nous avons œuvré à créer les conditions de cette alliance historique. C’est sans doute ce positionnement souverainiste, panafricaniste, et pro-BRICS qui dérange aujourd’hui.
Je rends hommage à ceux et celles qui font vivre le parti avec intégrité : Mme Nadiani Gbagbo, Stéphane Kipré, le PEX Dano Djédjé, l’Inspecteur Issa Malick Coulibaly, Demba Traoré, Ousmane Sy Savané, Namizata Fofana, Dr Koné Katinan et le camarade Soro Coton. Qu’il se souvienne de notre mission commune à Agnibilékrou, à l’initiative du Dr Assoa Adou, pour annoncer le retour du Président Gbagbo.
Votre décision, motivée par des considérations partisanes, vise à verrouiller le Gontougo, région stratégique dans la bataille idéologique entre les francophiles et les souverainistes-russophiles. Dois-je rappeler que deux cadres récemment sanctionnés, dont moi-même, ont osé défendre une vision alternative portée par le camarade Ahoua Don Mello ?
Il est inquiétant qu’un parti de gauche comme le nôtre glisse vers des pratiques d’exclusion idéologique et de pensée unique. Le PPA–CI, à trois mois de la présidentielle, doit-il vraiment se priver de candidatures stratégiques capables de débloquer l’impasse du parrainage ?
C’est pourquoi, en vertu de l’article 45 du Règlement intérieur, j’ai saisi le Comité de Contrôle (voir décharge du 28 juillet 2025) pour proposer la tenue d’une convention nationale visant à désigner un ou deux candidats supplémentaires. Cela permettrait d’ouvrir un chemin légal au Président Laurent Gbagbo en renforçant la pression sur le pouvoir en place.
Je prends acte du fait que ma démarche, tout comme celle d’un autre camarade ayant sollicité Dr Ahoua Don Mello, a été sanctionnée. Je rappelle ici ma proximité historique avec ce dernier, depuis 1992, bien avant qu’il ne devienne une figure des BRICS. Ce lien s’enracine dans une fidélité politique et intellectuelle constante.
Je demande formellement à la direction du parti de m’indiquer en quoi j’ai fauté. Mon courrier a été adressé au Comité de Contrôle avant même celui du camarade Don Mello, sans qu’aucune réponse officielle ne m’ait été faite.
Je rends un hommage sincère aux efforts du camarade Don Mello, qui propose une voie pacifique afin d’éviter une répétition du cauchemar de 2011. Nous avons tous en mémoire les cadavres entassés à la morgue du CHU de Cocody, les bombardements français, les hôpitaux débordés, et les larmes d’un peuple sacrifié.
Aujourd’hui encore, beaucoup d’Ivoiriens regrettent le refus obstiné du recomptage des voix. Une candidature alternative, loin de constituer une trahison, serait une stratégie salutaire pour notre camp.
Le mensonge selon lequel le Président Laurent Gbagbo serait déjà inscrit sur la liste électorale définitive est dangereux. Jamais je ne cautionnerai cette désinformation. Le peuple du Gontougo, et bien au-delà, me connaît pour ma rigueur et mon attachement à la vérité.
Je suis fier d’avoir reçu de Maman Simone Ehivet Gbagbo cette parole : « Soyez digne de nous ». Cela vaut plus que n’importe quel poste.
En conclusion, j’en appelle solennellement au Vice-Président de l’Alliance Internationale des BRICS, ancien Représentant du Patronat russe en Afrique, à accepter de se porter candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Sa candidature, redoutée dans les cercles de l’OTAN, constituerait un levier stratégique pour contraindre le pouvoir en place à engager un dialogue véritable avec l’opposition.
Madame Touré, vos méthodes sont indignes du combat que nous avons mené. Je vous laisse le temps de vous ressaisir. Gérer un parti politique, ce n’est pas gérer un cabinet d’avocats à Paris.
Je suis KOUAKOU Dapa Donacien, forgeron politique de la région du Zanzan, face au Ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, depuis plus de 20 ans, sans animosité mais avec ténacité.
Veuillez recevoir, Madame, l’expression de mes salutations militantes.
Pièces jointes :
– Copie de la décharge du courrier de saisine du Comité de Contrôle
– Réflexion sur l’apport stratégique d’une candidature de Don Mello en complément de celle du Président Laurent Gbagbo
Contact :
Tél : 0708671711
Email : dapadonacien@gmail.com
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