Un infirmier condamné à trois ans de prison pour un commentaire jugé « outrageant » envers le président Ouattara
À trois mois de l’élection présidentielle, les tensions politiques montent en Côte d’Ivoire. Un infirmier ivoirien, Tokpa Flan Japhet, 43 ans, a été condamné à 36 mois de prison ferme et 5 millions de francs CFA d’amende (environ 7 600 euros) pour un propos jugé injurieux à l’encontre du président Alassane Ouattara, a annoncé le procureur de la République d’Abidjan, Oumar Braman Koné [photo], dans un communiqué daté du lundi 22 juillet.
Le commentaire incriminé, publié sur Facebook, affirmait que si la mère du président avait avorté, elle aurait “sauvé l’Afrique”, une déclaration que la justice qualifie d’« extrêmement outrageante envers une institution de la République ». Malgré sa demande de pardon, l’infirmier a été reconnu coupable de manquement au respect dû au chef de l’État.
Le procureur a profité de l’occasion pour mettre en garde les auteurs de “dérives langagières” sur les réseaux sociaux, qu’ils se trouvent sur le territoire national ou à l’étranger.
Menaces de mort en ligne : un proche du pouvoir interpellé
Ce jugement intervient dans un climat de crispation politique : depuis début juin, plusieurs jeunes cadres du principal parti d’opposition ont été arrêtés, notamment pour des appels à mobilisation diffusés en ligne.
Un autre individu, Moussa Diakaté, proche du parti au pouvoir le Rhdp, a également été interpellé pour avoir menacé de mort, dans une vidéo, les sympathisants de l’opposition.
Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre une nouvelle élection présidentielle le 25 octobre, la mémoire des violences post-électorales de 2010-2011, qui avaient fait environ 3 000 morts, reste vive. Quatre figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, ont été écartées de la course par des décisions judiciaires.
Le président Ouattara, quant à lui, n’a pas encore confirmé s’il briguerait un quatrième mandat, entretenant ainsi le flou sur ses intentions
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