Dans un discours exceptionnellement direct à l’occasion de la fête nationale belge, le roi Philippe a pris position sur le drame en cours à Gaza, dénonçant une situation qu’il qualifie de « honte pour l’humanité ». Il s’agit de la déclaration la plus explicite à ce jour du souverain belge sur le conflit israélo-palestinien.
« Je me joins à tous ceux qui dénoncent les graves violations humanitaires à Gaza, où des civils innocents, pris au piège dans leur enclave, meurent de faim et succombent aux bombes », a-t-il déclaré. Il a appelé à « la fin immédiate de cette crise insupportable ».
Dans un passage émouvant, le roi a évoqué une rencontre avec un père palestinien et un père israélien, tous deux frappés par la perte d’un enfant. « J’ai été bouleversé par leurs témoignages. Ils ont mis de côté leur désir de vengeance pour faire de leur douleur un message de paix », a-t-il confié.
Une réaction contrastée
Ce discours, salué par la très grande majorité de l’opinion, comme un appel courageux à la paix, a aussi suscité des critiques communautaires. Le Forum flamand des organisations juives, qui regroupe des associations communautaires, a réagi dans un communiqué, regrettant l’absence de référence aux attentats du 7 octobre 2023, au cours desquels plus de 1 200 personnes ont été tuées en Israël. L’organisation a également rappelé que des dizaines d’otages israéliens sont toujours détenus dans les tunnels de Gaza, dans des conditions qualifiées d’inhumaines.
« Pour eux et leurs familles, chaque jour qui passe dans le silence est un jour de trop », indique le communiqué.
Une diplomatie pro-palestinienne affirmée
Sur le plan diplomatique, la Belgique renforce sa position en faveur d’une reconnaissance de l’État palestinien. À l’instar de la Norvège, de l’Espagne et de l’Irlande, qui ont franchi ce pas en 2024, Bruxelles semble s’orienter vers un alignement progressif, malgré les divisions internes entre partis politiques.
L’intervention du roi Philippe marque un tournant dans l’expression publique du chef de l’État belge sur les crises internationales. Sans rompre avec la tradition de réserve monarchique, ses propos traduisent une inquiétude croissante face aux souffrances civiles au Proche-Orient et un appel pressant à la recherche de solutions durables fondées sur la paix, le dialogue et le respect du droit international humanitaire.
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