
Face aux appels à l’insurrection et aux campagnes de désinformation menées depuis l’étranger, le gouvernement togolais a convoqué la presse nationale et internationale ce 9 juillet à Lomé. L’objectif était d’exposer les faits, d’identifier les responsabilités et d’affirmer sa détermination à protéger les institutions républicaines contre toute tentative de subversion, aussi numérique soit-elle.
Les manifestations illégales survenues au mois de juin dernier ont servi de tremplin à certains bloggeurs pour enflammer les réseaux sociaux. À travers des messages violents, multipliant les propos orduriers et outranciers, ces individus ont ciblé les dirigeants du pays, avec une virulence particulière à l’égard du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé.
« Les instigateurs et complices de ces appels à la déstabilisation des Institutions de la République seront poursuivis dans leurs derniers retranchements et punis conformément à la loi », a déclaré lors de la conférence de presse le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Calixte Madjoulba.
Selon les membres du gouvernement, la plupart des auteurs de ces appels résident à l’étranger, notamment en France. À travers des discours virulents, ils ont incité les populations, en particulier les jeunes, à renverser l’ordre constitutionnel, à s’en prendre aux symboles de la République et aux autorités, appelant ouvertement à descendre dans la rue, à vandaliser les biens publics, à affronter les forces de l’ordre, et dans les cas les plus extrêmes, à attenter à la vie de ceux qui soutiennent le pouvoir en place.
« Ces appels à la violence, diffusés en boucle sur TikTok, Facebook et WhatsApp, ont été relayés de manière coordonnée et ciblée, dans l’unique but de semer la peur, le chaos et la division », a souligné l’un des ministres présents à la rencontre.
Au cours de cette conférence, plusieurs extraits vidéo illustrant ces messages d’incitation ont été projetés. Les autorités ont mis en lumière le rôle actif joué par chaque bloggeur ou influenceur impliqué, à travers des campagnes numériques haineuses et agressives.
Les membres du gouvernement ont unanimement dénoncé ces appels au trouble à l’ordre public, tout en condamnant l’instrumentalisation des droits de l’homme à des fins de déstabilisation. Ils ont également alerté sur la prolifération de fausses informations, de contenus manipulés et de vidéos montées de toutes pièces, qui alimentent une désinformation massive et volontairement toxique.
Ils ont fustigé le comportement d’une partie de la société civile accusée de déformer sciemment les faits, notamment en imputant aux forces de sécurité des décès sortis de toute réalité. Le ministre de la Sécurité a salué le professionnalisme des forces de l’ordre, qui ont su, selon lui, contenir les débordements et empêcher les instigateurs de mettre à exécution leur projet de chaos généralisé.
Médias étrangers : des relais jugés partiaux
Dans le viseur de Lomé également : certains médias étrangers francophones accusés d’adopter un traitement biaisé des événements togolais. Sans nommer directement les organes concernés, le gouvernement a fustigé des articles et reportages qui, selon lui, « relaient sans vérification les messages d’acteurs radicaux de la diaspora » et présentent « une image tronquée et alarmiste de la situation dans le pays ».
« Nous dénonçons une forme d’ingérence médiatique qui, sous couvert d’information, sert d’amplificateur à des campagnes de déstabilisation », a affirmé un conseiller en communication gouvernementale. Une déclaration qui rejoint les critiques déjà formulées à l’égard de certains titres étrangers après les manifestations de juin, accusés de diffuser des images sorties de leur contexte, voire trafiquées.
Mise en garde…
Les manifestations illégales et violentes qui ont émaillé plusieurs journées du mois de juin 2025 n’ont pas été sans conséquences. Plusieurs voix autorisées se sont élevées pour appeler les autorités à assumer pleinement leur responsabilité régalienne : celle de protéger les citoyens, quelles que soient l’origine ou la nature des menaces. Ces voix ont également mis en garde contre le danger croissant de voir les outils numériques devenir des vecteurs privilégiés de déstabilisation. Dans ce contexte, tout acte de défiance à l’autorité légitime doit être rapidement identifié, découragé et sanctionné avec la plus grande fermeté.
Placée sous le sceau de la transparence et de la pédagogie, cette rencontre a été conduite par quatre membres du gouvernement : le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Colonel Calixte Madjoulba, le ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awaté, le ministre des Droits de l’homme, Adjéoda Adjourouvi, et le ministre des Enseignements techniques, Kokou Tchikpé. Ensemble, ils ont exposé les faits, clarifié les responsabilités et réaffirmé l’engagement de l’État à préserver l’ordre républicain face à toutes les formes d’agression, y compris numériques.
DT, à Lomé, correspondance particulière
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