Le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, affiche une ambition claire : faire de la Côte d’Ivoire une puissance énergétique et minière de référence sur le continent, à l’image de la Norvège en Europe. Cette vision s’appuie sur une stratégie à plusieurs volets : montée en puissance du secteur pétrolier et gazier, dynamisation des activités minières, et amélioration de l’accès à une électricité fiable et durable.
Un modèle nordique pour un avenir africain
Avec un taux de croissance prévu à 6,3 % en 2025, selon le FMI, la Côte d’Ivoire entend s’appuyer sur ses ressources naturelles pour amorcer une nouvelle phase de développement industriel. L’objectif est de transformer la rente énergétique en richesse nationale partagée, en s’inspirant du modèle norvégien, réputé pour sa gestion exemplaire et transparente de ses ressources pétrolières.
« Nous voulons bâtir un modèle de gouvernance des ressources fondé sur la responsabilité, l’inclusivité et la durabilité. C’est tout le sens de notre ambition de devenir la Norvège de l’Afrique », a déclaré Mamadou Sangafowa Coulibaly, en marge de la présentation du Plan directeur de la logistique pétrolière et gazière, le 26 juin dernier à Abidjan.
Un plan d’investissement massif
Ce plan prévoit 9 420 milliards de FCFA d’investissements, destinés à moderniser et à étendre les infrastructures stratégiques : ports, pipelines, unités de stockage et de transformation. L’objectif est de soutenir la production offshore croissante, notamment avec les gisements Baleine et Calao, récemment découverts et opérés par la société italienne Eni.
Ces investissements s’inscrivent dans une logique d’intégration régionale et de transition énergétique, avec le double objectif d’exporter davantage d’hydrocarbures tout en garantissant l’accès à l’énergie pour les populations ivoiriennes.
Mines, électricité et souveraineté énergétique
Parallèlement, le ministère mise sur un meilleur encadrement du secteur minier – or, nickel, lithium – afin de maximiser les retombées fiscales, environnementales et sociales. Le développement de la chaîne de valeur locale, à travers la transformation sur place, constitue un axe fort de cette stratégie.
En matière d’électricité, le gouvernement vise un accès universel d’ici 2030. La Côte d’Ivoire, déjà exportatrice vers six pays de la sous-région, entend consolider sa place de hub énergétique en Afrique de l’Ouest, tout en intégrant progressivement les énergies renouvelables.
Séduire les investisseurs
Ce grand plan de transformation vise à attirer davantage de capitaux étrangers, dans un contexte où la Côte d’Ivoire bénéficie encore d’une stabilité relative et d’un cadre macroéconomique maîtrisé. Des forums comme celui des Affaires États-Unis–Afrique, auquel Abidjan a récemment pris part, servent de tremplin à cette diplomatie économique offensive.
En misant sur une gestion rigoureuse de ses ressources, le pays espère éviter la malédiction des matières premières et s’inscrire dans une trajectoire de développement à long terme.
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