Face aux inquiétudes sur les divisions au sein de l’opposition ivoirienne à l’approche de la présidentielle, la présidente du Mouvement des générations capables, Simone Gbagbo, s’est voulue rassurante. Elle a salué, mercredi à Abidjan, la multiplication des coalitions d’opposition, estimant qu’elles ne compromettent pas l’unité dès lors qu’elles visent un objectif commun : des élections libres et transparentes.
Réunis mercredi 2 juillet 2025 à Abidjan dans le cadre d’une rencontre de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), une vingtaine de partis politiques d’opposition, en présence de représentants de la CEDEAO, ont planché sur les conditions d’un scrutin présidentiel crédible. À l’issue des échanges, la porte-parole de la CAP-CI, Simone Ehivet Gbagbo, a exprimé une position d’ouverture et d’unité, face à la montée en puissance de nouvelles plateformes politiques.
« La prolifération de coalitions est une bonne chose tant que cela va dans le même sens », a-t-elle affirmé. « Ce que nous souhaitons en tant qu’opposition, c’est d’avoir des élections transparentes. Qu’il y ait mille coalitions, pourvu qu’elles participent à l’organisation du dialogue politique et qu’elles contribuent à l’avènement d’élections propres. »
Le front commun PDCI–PPA-CI : divergence ou complémentarité ?
Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par la création récente d’un front commun entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), deux composantes majeures de la CAP-CI. Ce front vise à faire réinscrire leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ainsi que d’autres figures de l’opposition, sur la liste électorale dont ils ont été radiés.
Le PDCI et le PPA-CI réclament également une révision en profondeur du fichier électoral, un audit indépendant, ainsi qu’une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), avec la proclamation sécurisée des résultats bureau par bureau.
Des rumeurs de tensions entre Simone Gbagbo et Tidjane Thiam, coordonnateur de la CAP-CI, ont été largement relayées sur les réseaux sociaux après l’annonce de ce front. Mais l’ancienne Première dame a tenu à balayer ces allégations :
« Les revendications du front PDCI–PPA-CI vont dans le même sens que celles de la CAP-CI. L’opposition va se retrouver et parler d’une seule voix. »
Une opposition mobilisée autour d’un dialogue politique
Dans sa plateforme revendicative, la CAP-CI exige notamment :
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La révision de la liste électorale en 2025, conformément au code électoral ;
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La dissolution de la CEI actuelle, jugée inféodée au pouvoir, et la création d’un organe électoral véritablement indépendant ;
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La réintégration sur la liste électorale des opposants radiés sans justification ;
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L’ouverture d’un dialogue politique avec le gouvernement avant le scrutin prévu le 25 octobre 2025.
La CAP-CI et ses partenaires insistent sur la nécessité d’un cadre inclusif, dans lequel toutes les parties pourront s’exprimer sur les conditions d’organisation des élections, afin d’éviter les crises post-électorales récurrentes.
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