Singrobo-Ahouaty (Agnéby-Tiassa) – La première aile du tout premier Musée archéologique de Côte d’Ivoire, situé à Singrobo-Ahouaty dans la région de l’Agnéby-Tiassa, a été officiellement inaugurée ce lundi 30 juin 2025. La cérémonie a été présidée par la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, aux côtés de la Conseillère fédérale suisse, Elisabeth Baume-Schneider.
Étaient également présents : Arsène Kobéa, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pierre N’Gou Dimba, ministre et président du Conseil régional de l’Agnéby-Tiassa, ainsi que Alain Ekolan Etty, PDG d’Ivoire Hydro Énergie, entreprise partenaire du projet.
Dans son allocution, la ministre Françoise Remarck a salué « une victoire de la mémoire, une consécration de la science et un vibrant hommage à notre histoire collective ». Selon elle, ce musée a vocation à devenir un espace scientifique, éducatif et touristique, destiné à accueillir et valoriser des vestiges archéologiques autrefois éparpillés et parfois conservés dans des conditions précaires. Désormais, ces pièces pourront être protégées, étudiées et exposées dans un cadre professionnel.
Elle a rappelé que ce projet s’inscrit dans une dynamique politique initiée dès 2012 par le président Alassane Ouattara, pour qui la culture, l’éducation et la recherche sont des axes fondamentaux du développement national, notamment en matière de préservation du patrimoine et d’archéologie.
La ministre a précisé que ce musée n’est qu’une première étape, celle d’un programme plus ambitieux : la création du Centre national d’archéologie, qui ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un acteur de référence sur le continent africain dans ce domaine.
S’adressant aux étudiants et jeunes chercheurs, elle a lancé : « Ce musée est le vôtre. Faites-en un lieu vivant, ouvert à l’Afrique et au monde. »
Prenant la parole, la Conseillère fédérale suisse Elisabeth Baume-Schneider a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir ce projet emblématique : « La préservation de l’histoire et de la culture est un investissement dans la cohésion sociale et l’identité d’un peuple. Ce musée doit devenir un lieu vivant, inspirant, et un symbole fort de l’amitié entre la Suisse et la Côte d’Ivoire. »
Pour sa part, Arsène Kobéa a souligné que les recherches archéologiques contribuent au rayonnement scientifique et culturel de la nation : « Ce musée dépasse la simple exposition. Il est un centre de savoir, de formation, de recherche et de dialogue entre les disciplines et les communautés. »
Le musée abrite déjà une collection remarquable, composée notamment de pierres taillées de Papara (Tengréla), d’un mortier et d’une tête en pierre latéritique de Gohitafla (Marahoué), de pointes, flèches et spatules retrouvées à Bondoukou, d’une hache taillée de Toumodi, de cauris, perles et d’un bracelet d’Okassou, ainsi que d’un squelette humain en contexte funéraire.
Cette institution est le fruit d’une coopération tripartite entre le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie, la Confédération suisse et l’entreprise Ivoire Hydro Énergie, constructeur du barrage de Singrobo-Ahouaty.
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