En réaction à la décision rendue par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), qui a débouté Laurent Gbagbo dans sa requête contre l’État de Côte d’Ivoire, Nady Bamba, épouse de l’ancien président ivoirien, a livré un message empreint de résilience et de défi ce samedi à Agou, dans le sud du pays.
S’adressant à des militants du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) réunis lors d’une cérémonie, Mme Gbagbo a tenu à les rassurer, tout en leur lançant un appel à la mobilisation.
« Vous avez dû voir un communiqué de la Cour africaine circuler sur les réseaux sociaux concernant votre leader, ce qui a découragé certains. Mais avez-vous lu l’arrêt ? J’ai un seul message pour vous : un crime n’est jamais trop parfait », a-t-elle déclaré, sans souhaiter en dire davantage.
Elle a ensuite invité les militants à rester sereins, unis et déterminés, malgré cette décision défavorable à leur candidat.
Un contentieux ancien, un arrêt attendu
Dans un arrêt rendu jeudi 27 juin, la Cour africaine a rejeté la demande de Laurent Gbagbo qui, depuis 2020, contestait sa radiation de la liste électorale, intervenue à la suite d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison pour l’affaire dite du « braquage » de la BCEAO, pendant la crise postélectorale de 2010-2011.
La Cour a estimé ne pas avoir relevé de violation manifeste des droits de l’ex-président, bien qu’elle eût ordonné, dans une précédente décision en 2020, à l’État ivoirien de lever les obstacles empêchant son inscription sur la liste électorale et de suspendre temporairement les effets de sa condamnation pénale.
Cette décision vient clore une saga juridique de cinq ans, durant laquelle le camp Gbagbo espérait un arbitrage favorable de la juridiction continentale.
Un précédent pour Guillaume Soro également écarté
Dans une autre décision rendue vendredi, la Cour africaine a également déclaré irrecevable la requête de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, en exil depuis 2019. Sa demande a été rejetée pour non-épuisement des voies de recours internes, condition préalable pour saisir la Cour.
Comme Gbagbo, Soro avait vu sa candidature à la présidentielle de 2020 rejetée par la CEI, en raison d’une condamnation à 20 ans de prison ferme pour blanchiment d’argent et détournement de fonds publics.
Une candidature maintenue pour 2025
Malgré ces revers judiciaires, Laurent Gbagbo a été officiellement investi candidat du PPA-CI pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Face à un système électoral désormais verrouillé par le mécanisme du parrainage citoyen, Nady Bamba a exhorté les militants à se mobiliser massivement pour franchir cette étape cruciale :
« Notre chef est candidat. Réussissez donc le parrainage. Si nous voulons qu’il soit président de la République, nous le pouvons, et il le sera », a-t-elle lancé avec assurance.
La bataille s’annonce donc autant juridique que politique, dans un contexte électoral où la légitimité populaire se heurte aux contraintes procédurales.
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