Foncier et habitat à Bouaké/ Bruno Koné apporte la « solution Adu » pour mettre fin aux palabres – Plus de 1500 logements sociaux promis

La 4e caravane de l’Adu (Attestation de droit d’usage coutumier), réforme majeure du ministre Bruno Koné pour régler les problèmes d’acquisition de lots urbains a été lancée à Bouaké, vendredi 27 juin 2025. A la place du carnaval, lieu de la cérémonie, les populations, guides religieux, autorités administratives et chefs coutumiers en tête, Bruno Koné a exposé et expliqué sa politique foncière depuis qu’il dirige le département de la Construction, du Logement et de l’urbanisation.

Bouaké, ville restée longtemps hors de contrôle de l’administration en raison de la crise armée reste un cas complexe de problèmes de terrains urbains à régler. « A Bouaké, nous avons des problèmes qui se posent différemment des problèmes rencontrés à Abidjan », lâchait déjà le directeur régional de la Construction Tuo Dokaténé, jeudi soir au cours d’un dîner offert à la délégation ministérielle. Aujourd’hui derrière la muraille du renouveau qui enchante, les litiges s’enchaînent, les conflits fonciers se multiplient. Selon des sources judiciaires les dossiers jugés par les différents tribunaux sont à 80 % dominés par ces problèmes de terre. Et il y a urgence à agir.

Avec 1,3 million d’habitants, deuxième agglomération la plus peuplée du pays, Bouaké méritait une attention particulière de l’administration ivoirienne. Le ministre Bruno Koné qui arrive en pompier dans cette ville autrefois martyre, a fait le constat suivant :

« Entre 2014 et 2021, Bouaké a connu une croissance démographique de plus de 22 %, faisant d’elle, après Abidjan, l’une des villes à la plus forte expansion du pays.
Cette dynamique démographique est une opportunité, mais elle constitue aussi un défi majeur. Car à mesure que la population augmente, les besoins en aménagement urbain, en logements décents, en équipements collectifs, en mobilité durable, et surtout en sécurisation foncière, se font de plus en plus pressants »

Voici qui justifie sa mission qui le conduira après Bouaké dans d’autres capitales régionales. Face aux communautés, il s’est voulu pédagogique en expliquant les réformes adoptées. Première information, il a fait savoir que depuis le 31 décembre 2024, l’attestation villageoise a fait ses adieux pour céder toute sa place à l’attestation de droit d’usage coutumier, désormais seul document officiel avec des éléments de haute sécurité après achat d’une parcelle. Ce document a-t-il précisé est signé par les chefs de terre mais sur des lotissements autorisés. Avec cette procédure dit-il, les villageois restent maîtres de leurs terres et l’on ne peut parler d’expropriation comme le faisaient croire les mauvaises langues.

« Nous devons prendre conscience qu’une urbanisation désordonnée alimente les conflits », a interpellé Bruno Koné. Face à ce qu’il qualifie de désordre urbain, il préconise la sécurisation des droits fonciers « devenus des impératifs majeurs » pour son ministère.

Le membre du gouvernement n’a pas manqué de louer le mérite du maire de Bouaké, le ministre Amadou Koné artisan du renouveau de Bouaké.

La caravane du foncier mobilise tous les services du ministère répartis dans différents stands et qui reçoivent le temps d’une journée tous ceux en quête d’informations sur les problématiques foncières. Le guichet unique du foncier qui sera bientôt déployé à Bouaké, selon une promesse du ministre a attiré du monde.

Bouaké tout comme Abidjan fait aussi face à une crise du logement avec des loyers qui prennent l’ascenseur. Aussi, Bruno Koné a-t-il annoncé la construction prochaine de 1520 logements sociaux sur un terrain de 16 ha, propriété de l’ex Sicogi. Le financement octroyé par la Boad pour ce projet a été bouclé mercredi, le protocole signé par l’état et ladite banque.

Au cours du panel qui a suivi la cérémonie de lancement, le directeur du Logement, interrogé sur les loyers de ces futures maisons pour la location simple, n’a pas avancé de montant. Il a seulement expliqué que les projections prévoient que le locataire ne consacre pas plus du tiers de son revenu au loyer.

SD de retour de Bouaké

sdebailly@yahoo.fr

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