Défaut d’agrément de la Cec-Madgi / Des syndicats de la Dgi dénoncent une  »faille grave » qui expose la régie financière

Depuis sa création, la Caisse d’épargne et de crédit (Cec), microfinance fondée par les agents de la direction générale des Impôts fonctionne sans agrément formel. Cette situation n’est pas du goût des syndicats Anadgi et Sagi qui depuis deux ans interpellent les autorités sur cette anomalie. En l’absence d’une réponse concrète à leur revendication, ils sont encore montés au créneau à travers un communiqué transmis à la presse pour dénoncer cette faiblesse administrative qui se présente comme le paradoxe du cordonnier mal chaussé.

Abidjan – Juin 2025 : Dans un contexte international où la Côte d’Ivoire est sous haute surveillance en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, une situation préoccupante persiste au sein de la Direction Générale des Impôts (DGI). La Mutuelle des Agents de la Direction Générale des Impôts (MADGI), à travers sa Caisse d’Épargne et de Crédit (CEC-MADGI), opère en tant que structure de microfinance sans disposer d’agrément légal en bonne et due forme. Une anomalie majeure qui met en péril la conformité institutionnelle de l’administration fiscale elle-même.

Depuis plus de deux ans, les syndicats de la DGI — notamment l’ANADGI et le SAGI — ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. À travers des correspondances répétées et des relances formelles, ils ont souligné le danger de maintenir une structure financière interne en marge du cadre réglementaire de la microfinance. Leur combat vise non seulement à protéger les agents contributeurs, mais aussi à préserver l’intégrité de l’institution dans son ensemble face aux obligations nationales et internationales en matière de transparence financière.

Récemment, une convocation officielle émise par la Direction de la Police Criminelle à l’endroit du responsable de la CEC-MADGI, Monsieur Kouadio Kacou Huberson, a ravivé les inquiétudes. Cette mesure fait suite à des plaintes transmises par les syndicats précités, illustrant l’ampleur des tensions autour de la gouvernance de cette caisse. Ce signal fort des autorités policières montre que la problématique dépasse désormais le cadre administratif interne pour prendre une dimension potentiellement judiciaire.

Il est incompréhensible qu’au cœur même d’une institution chargée de collecter les ressources fiscales du pays, une activité assimilée à la microfinance puisse évoluer sans l’aval des instances de régulation. L’absence d’agrément constitue une faille grave dans la chaîne de conformité, exposant la DGI à des critiques sévères tant sur le plan national qu’international.

Alors que les partenaires de la Côte d’Ivoire scrutent étroitement les mécanismes de contrôle et de transparence du secteur financier, il est impératif que les autorités compétentes — notamment le Trésor Public, la BCEAO, et le Ministère des Finances — prennent des mesures urgentes pour mettre fin à cette anomalie. Il en va de la crédibilité du pays dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, mais aussi de la sécurité financière des milliers d’agents de la DGI qui placent leur confiance dans cette structure. La situation est grave. Et le silence ne peut plus tenir lieu de réponse.

Source : Sg Anadgi

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